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Salon des étalons de Saint Lô

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Comme tous les ans depuis dix ans, le CPE a de nouveau ouvert ses portes aux étalons de sport et aux éleveurs venus faire leur choix pour leurs croisements de l’année. Cette dixième édition, sous l’égide de la dynamique équipe de Yann Adam, le directeur du Pôle Hippique de Saint Lô, était placée sous le signe de l’innovation. Le Pôle Hippique a réaffirmé son partenariat avec le Stud Book Selle Français, désormais présidé par Pascal Cadioux mais aussi avec l’ADEP de Arnaud Evain, pour proposer un salon 2015 plus dynamique et encore plus commercial, filmé et retransmis en direct sur les deux jours. Et un souffle de reprise semble bien se profiler...

Le Grand Match, excellent marketing !

Le Grand Match, imaginé par Arnaud Evain, dynamisa la soirée du samedi, et permit aux acheteurs potentiels de voir les étalons disputer une coupe des Nations-Etalonniers. Idée lumineuse, quoi de plus parlant en effet de voir les étalons en situation réelle de concours ? En effet cette épreuve par équipe a vu s’affronter sept équipes composées de trois étalons (dont au moins un jeune) sur un parcours concocté par Jean-Paul Lepetit. Les éleveurs étaient invités à parier sur l’équipe gagnante tout au long de la journée du samedi. C’est l’équipe du Groupe France Elevage qui s’est imposée. Composée des très en forme Consul de la Vie Z et Tony Cadet qui ont fait une démonstration, d’Audrey Paris en selle sur Up to You et Fabrice Paris associé à Un Diamant des Forêts, l’équipe du GFE s’est imposée devant l’équipe France Etalons et l’équipe de Semilly, malgré un parcours très rapide de Spirit of Semilly et de son cavalier brésilien Marion Modolo Zanotelli, malheureusement pénalisés d’un petit 4 points. C’est Tony Cadet et CONSUL DE LA VIE Z qui remportèrent le barrage. Les heureux gagnants tirés au sort sont repartis avec une saillie de chacun des trois étalons de l’équipe. Cette épreuve dotée de 6 000 euros était retransmise en direct sur Cavadeos.

 

Autres Races
Autre nouveauté, l’ouverture du salon à d’autres races : des étalons anglo-arabes ont été présentés ainsi que des étalons Poneys Français de Selle, tels Balrog d’Aven ou Vegas des Landelles. Une première bien accueillie par les éleveurs et qui devrait être renouvelée lors des prochaines éditions.


Jeune génétique : le vent en poupe

Au total, ce sont quelque cent-quarante étalons qui ont défilé devant les éleveurs, sur une piste plus large que les autres années, offrant davantage de place aux chevaux pour s’exprimer. Excellente idée. Trois seuls côtés étaient bordés des stands des étalonniers, on ne pouvait donc plus tourner autour de la carrière, petit bémol. L’objectif du Stud Book Selle Français pour cette édition 2015 est de valoriser la jeune génétique française. Selon le Président, Pascal Cadiou, les aptitudes à l’obstacle des bons chevaux se décèlent dès l’âge de deux ou trois ans lors des premiers sauts en liberté. Un bon étalon peut commencer à saillir à trois ans, à l’image de Cornet Obolensky prélevé très tôt et qui a donné naissance au crack de Marcus Ehning, Cornado alors que lui-même entamait seulement sa carrière sportive. Il est vrai que la tendance a longtemps été de mettre ses juments aux performers confirmés à l’image de l’inoxydable Diamant de Semilly qui est encore aujourd’hui le meilleur étalon Selle Français au classement WBFSH (World Breeding Federation for Sport Horses). Mais le millésime 2015 était composé de 30% d’étalons de moins de sept ans. Parmi ces jeunes étalons, les éleveurs ont pu découvrir le Champion de France des mâles de trois ans Balko d’Elle (Diamant de Semilly x Allegreto) mais aussi le Vice-Champion Brillanturo Ixe (Canturo x For Pleasure), le Champion de France des 4 ans Andiamo Semilly (Diamant de Semilly x Muguet du Manoir), Urano de Cartigny (Diamant de Semilly x Double Espoir) et bien d’autres encore.


Les stars

Les stars de l’équipe de France avaient fait le déplacement : Qlassic Bois Margot, Quartz Rouge, le tout jeune retraité Mylord Carthago, Kannan le meilleur étalon du monde était là également. Le samedi soir entre les deux manches du Grand Match, l’équipe du GFE, du Pôle Hippique et de l’ANSF lui ont rendu un bel hommage. Beaucoup d’autres étalons réputés ont été présentés : Godsend du Reverdy SF (Vainqueur de la Coupe des Nations de Falsterbo en 2008), Lamm de Fétan SF (5ème du Championnat d’Europe par équipe en 2009), Leprince des Bois SF (classé dans les mythiques internationaux de Pau, Burghley et Badminton), Acantus GK (l’étalon star du cavalier allemand Max Kuhner), Asti Spumante (Vainqueur de la Coupe des Nations d’Hickstead en 2009, Quintero la Silla qui a couru trois finales de Coupe du Monde au cours de sa longue carrière.

S. Bonnemason

 

Le marché ? Tendances

Les étalonniers « du crû », comme le haras d’Elle, le haras de Couvains, du Thôt, de Clarbec, Bois Margot, de la Lande, Pleville, d’Outremer, Meautry, de Circée, Brullemail, du Barry ou du Feuillard, ont tous le sourire. Au GFE, Arnaud Evain est plutôt content et optimiste : « Côté commercial, les éleveurs se sont pressés sur le stand du GFE qui a enregistré 124 commandes en deux jours et émis à lui seul plus de la moitié des bulletins de tirage au sort de saillies gratuites organisés par le Salon. Cela représente une hausse des réservations de plus de 40 % par rapport à l’édition 2014. »

Même son de cloches chez Beligneux le Haras ou au Haras de la Bouloye. Frédéric Neyrat et Jean-Noël Poitau tirent les mêmes conclusions : « Cette année a démarré très tôt, nous avons déjà vendu des saillies après contacts téléphoniques ou visites, bien avant St Lô, dès cet hiver. Cela fait depuis 2009 que l’on n’a plus connu une si bonne conjoncture. »

Tous les étalonniers présents confirment que, s’ils ont constaté une petite baisse de fréquentation, la qualité était davantage au rendez-vous, et des cartes se sont bien vendues : « Surtout le samedi, constate Juliette Megret, de Ibreed Agency ». S’il est difficile de conclure que cette tendance est un vrai mouvement de fond qui s’inscrira dans la durée, quelque chose a bien changé, comme si les éleveurs, après avoir joué la prudence depuis les années noires 2008 et consorts, investissaient à nouveau dans l’avenir. Si l’on en croit la note de conjoncture sur la filière publiée par l’Observatoire économique et social du cheval, après la baisse de juemnts mises à la saillie de 15% en 2012 et 20% en 2013, la tendance s’est fortement ralentie en 2014 : baisse de 7%. Cet indicateur tendrait à monter que la courbe s’inverse. Si les ventes de chevaux ont connu, toujours selon les mêmes sources, en début d’année 2014, une baisse de la demande en chevaux (-8%), les éleveurs, dès  Equita’lyon, en novembre 2014, constataient une reprise des transactions, qui se confirmèrent durant l’hiver.

Ceci expliquant cela, ou non, à Saint-Lô, véritable baromètre de début de saison, le temps était au beau. 

24/02/2015

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