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Salon de l’agriculture : l’âne des Pyrénées : chantre de l’agrobiodiversité

Dans le cadre du Salon International de l’Agriculture, Ceva Santé Animale et la Fondation du patrimoine ont décerné le « Prix National de la Fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale » à trois éleveurs engagés pour la préservation de races d’animaux d’élevage en voie d’extinction : 1er prix la vache Froment du Léon (Côtes-d’Armor), 2e prix - la vache bordelaise (Gironde), 3e prix l’âne des Pyrénées (Gers).





La biodiversité animale, un enjeu capital pour l’agriculture de demain





Créé en 2012 par la Fondation du patrimoine et Ceva Santé Animale, soutenu par un mécène individuel, et placé sous le haut patronage du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, le « Prix National de la Fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale » met en lumière les races agricoles françaises à faibles effectifs, représentatives d’un patrimoine génétique unique : bovins, caprins, équidés, ovins, porcs, chiens de travail, volailles et autres animaux de basse-cour.


Trois éléments majeurs sont évalués par le jury : la dimension économique du projet, son impact social et environnemental sur le territoire, ainsi que les actions de sensibilisation et de communication autour des races à préserver (Liste des membres du jury 2018). Depuis sa création, ce prix a permis de valoriser plus de 170 initiatives régionales françaises et de distinguer 16 éleveurs (Liste des lauréats depuis la création du prix).


Aujourd’hui en France, plus de 80 % des races agricoles régionales sont considérées comme menacées d’abandon1. Une réalité préjudiciable puisqu’elles contribuent non seulement à l’identité des territoires et à leur équilibre économique, mais elles permettent surtout de maintenir une diversité essentielle pour la préservation de notre écosystème. Plus ce dernier sera diversifié, mieux il pourra résister aux changements, qu’ils soient d’ordre climatique ou sanitaire.


Or, selon un sondage réalisé par Ceva Santé Animale et la Fondation du patrimoine2, seuls 20 % des Français interrogés ont conscience de la menace qui plane sur les élevages traditionnels. 35 % ignorent ou estiment que les races locales agricoles ne sont pas en danger (45 % pensent que seules quelques espèces sont menacées). Et pourtant, 83 % des Français affirment être prêts à acheter plus cher un fromage ou une viande pour soutenir l’élevage traditionnel.


Des chiffres qui confirment l’importance de l’engagement de ces éleveurs français, véritables acteurs de l’agriculture de demain.





Élevages bovins et équins à l’honneur





1er Prix : Vache Froment du Léon


Dotation : 10 000 €


Porteurs du projet : Maëve et Stéphane Terlet, éleveurs Ville : 22480 Lanrivain


Appelée « Vache à Madame » pour son bon caractère ou « vache des châteaux » car très appréciée autrefois par la noblesse pour son lait d’excellente qualité, la race Froment du Léon est une race bovine à très faible effectif, dont le berceau se situe dans les Côtes-d’Armor. Quasi disparue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale au profit de races plus lucratives, elle reste fragile avec un total de moins de 400 femelles en 2017.


2e prix : Vache Bordelaise


Dotation : 6 000 €


Porteurs du projet : Christophe Guénon, éleveur Ville : 33850 Léognan


Aux XIXe et XXe siècles, la vache Bordelaise approvisionne les grandes villes du Sud-Ouest en beurre, crème et lait. Ce rôle économique est remis en cause par les races plus productives et une épizootie en 1870, qui a failli la faire totalement disparaître. Quelques vaches sont retrouvées dans les années 1980, permettant de réamorcer un développement. 25 ans après son sauvetage, la vache Bordelaise compte aujourd’hui moins de 200 têtes.


3e prix : Âne des Pyrénées


Dotation : 4 000 €


Porteurs du projet : Cécile et Emmanuel Guichard, éleveurs Ville : 32350 Biran


Robuste et rustique, l’âne des Pyrénées était réputé au XIXe siècle pour la production de mules afin d’aider aux tâches quotidiennes. Alors qu’ils étaient nombreux jusqu’au début du XXe siècle, ils voient leurs effectifs s’effondrer avec l’arrivée du moteur dans les campagnes. Reconnue officiellement en 1997, la race est composée de deux types : l’âne gascon qui toise entre 1,20 m et 1,35 m, et le catalan, plus fin qui mesure 1,35 m. En 2016, seulement 75 immatriculations sont dénombrées.


Le jury a tenu à saluer l’initiative de Cécile et Emmanuel Guichard qui ont choisi de faire de la ferme du Hitton un conservatoire de la race des ânes des Pyrénées grâce notamment à une valorisation économique originale : utiliser le lait des ânesses pour la fabrication de produits cosmétiques biologiques réalisés à la ferme.








12/04/2018

Actualités régionales