- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Quid des haras publics en Europe ?

Partout en Europe, les Haras publics sont en mutation. Ces institutions vénérables qui répondaient à des besoins précis en matière de production du cheval voient leurs missions et leur rôle transformés.





En France, l’Institut technique agricole IFCE destiné à venir en appui à la filière cheval constitue l’aboutissement de cette évolution. L’Allemagne a conservé à travers ses dix haras de « Land » (les régions allemandes) une vocation d’appui à la production génétique pour les petits éleveurs. En Suède et en Finlande des organismes centrés, comme en France, sur la recherche, l’encadrement réglementaire et l’enseignement forment l’armature de la politique publique du cheval. En République tchèque, trois haras nationaux assurent les missions patrimoniales de conservation des races et des savoirs faire et le plus important d’entre eux gère la base centrale d’identification.





Partout, l’intervention publique se restructure selon trois axes principaux, la création du cadre réglementaire assurant la sécurité sanitaire de la filière, la recherche-développement et l’expertise susceptible d’aider les acteurs économiques; l’enseignement et l’accompagnement du sport de haut niveau. Il va de soi qu’en fonction des histoires singulières de chaque pays, ces grands axes sont déclinés de façon spécifique.





L’association des haras européens tenait dernièrement son assemblée générale au Haras national de Kladruby, en République tchèque. Ces deux jours de réunions furent l’occasion de faire prendre à l’ESSA (23 membres venant de toute l’Europe), un nouveau départ avec la révision de ses statuts et le renouvellement de son bureau. Deux principaux axes de travail ont été définis : la défense du patrimoine matériel et immatériel des haras. L’ESSA poursuit ainsi ses missions traditionnelles. Deuxième axe de travail : la défense des intérêts des filières équines au niveau européen. Le réseau de l’ESSA favorise l’échange d’informations et d’expériences, l’élaboration de position commune qui peuvent ensuite être transmises au réseau européen du cheval (European Horse Network) à Bruxelles pour promouvoir les intérêts de la filière équine.





Ces journées de travail ont également été l’occasion de faire mieux connaissance avec le cheval en République tchèque (article ci-après).





République tchèque : une filière équine en développement





Depuis le début des années 2000 le nombre d’équidés en République tchèque va croissant après presque trente années de recul.





La filière est aujourd’hui estimée à 91 375 têtes, son niveau des années 70, dans un pays huit fois plus petit que la France.





22 races, représentées par 13 associations, sont représentées en RT et si les équidés OC représentent près de 30 % du cheptel, le Selle tchèque vient en seconde position (25 %) suivi du pur-sang anglais (10 %).





Trois haras nationaux gèrent les races locales, tel le Kladruber (2 % du cheptel). La mission du Haras de Kladruby nad Labem, plus grand haras des trois haras public, est la conservation de la race Kladruber. Le Haras vit donc, avec ses étalons et ses juments, au rythme des différentes phases de l’élevage puis de la formation d’un cheptel entendu comme un patrimoine national. En 2014, le nombre de Kladruber s’élevait à 1 836, géré sur le site par un personnel de 60 personnes environ.





Kladruby abrite également la base centrale tchèque pour les équins. Certaines associations enregistrent elles-mêmes leurs chevaux et transmettent ensuite cette information à la base centrale qui elle-même, verse ces données régulièrement à la base centrale toutes espèces du ministère de l’Agriculture tchèque.





Les Kladruber sont de grands chevaux élégants et puissants marqués d’une tête baroque qui rappelle le trotteur français. Les blancs servaient au transport et à la monte dans l’aristocratie alors que les noirs étaient attelés aux corbillards. Cheval polyvalent, le Kladruber est aujourd’hui utilisé en dressage, à l’obstacle, en loisirs et en attelage. Toutefois, son modèle de « carrosier chic » fait toute sa renommée.





La filière tchèque est aujourd’hui victime de son propre dynamisme. En effet, la demande intérieure pèse sur le nombre de juments mises à la reproduction et on assiste, depuis 2008, à une baisse du nombre de naissances, notamment pour le Selle tchèque.





En matière d’activité, tous les segments sont représentés : sport, loisir, courses, cheval de travail, police et armée, utilisation thérapeutique du cheval. Le nombre de chevaux importés dépasse régulièrement celui des exportés mais les exportations en 2013 ont nettement augmenté, témoignant d’un intérêt nouveau pour la production équine tchèque.





21/06/2018

Actualités régionales