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Poulain, colostrum et lait

Naissance, colostrum, lait... c'est ainsi que l'on pourrait simplifier la lactation d'une jument. Malheureusement, ce n'est pas aussi simple. Photo 1 sur 1

Commençons par le début : la gestation
La gestation dure environ 11 mois et durant les 3 à 5 dernières semaines, la jument prépare le colostrum qui contient, entre autres molécules, des immunoglobulines (anticorps) spécifiques de l'environnement. Ce colostrum sera stocké jusqu'à la naissance.
Pour obtenir un bon colostrum et augmenter les chances du poulain, il faut donc que la jument connaisse l'environnement avant la production de colostrum, donc avant les 5 dernières semaines.
L'écurie de prestige, le bon box fraîchement paillé ou le pré sympa où elle pourra mettre bas en paix doivent donc être découverts au moins 6 semaines avant le jour J...

Le jour J : la naissance
A la naissance, le poulain n'a pas de système immunitaire efficace et ne possède quasiment pas de gamma-globulines. Il doit donc boire le colostrum dans les 24 premières heures de sa vie : durée pendant laquelle son intestin laisse passer les immunoglobulines. Cette absorption n'est cependant optimale que pendant 10 heures.
Ce colostrum indispensable est l'assemblage d'eau, de matières grasses, de protéines (dont les immunoglobulines) et de vitamines. Sa composition, mise à part les protéines, est relativement semblable d'une jument à l'autre mais nettement plus riche que celle d'un lait classique. Il est également beaucoup plus « sec » que le lait normal.

Et après le colostrum...
Si les immunoglobulines disparaissent rapidement de la circulation, les matières grasses, le taux de vitamines et le taux protéique ne redeviennent équivalents à un lait normal qu'au bout de 45 jours.
Entre temps, on a ce qu'on appelle un lait de transition plus riche en vitamines et avec un cocktail d'acides gras qui n'a rien d'équivalent à celui du lait définitif.
Et même après 45 jours, le lait d'une halfinger n'équivaut pas au lait d'une anglo-arabe... sans parler du lait d'une ponette ou du lait d'une ânesse, on a déjà des différences pouvant aller jusqu'à 0,28 grammes d'acides gras par 100 grammes de lait en plus ou en moins.
Il faut donc se méfier des adoptions si les deux mères n'étaient pas du même type (trait / cheval de selle par exemple) et surveiller attentivement pour pouvoir aider le poulain en cas de besoin.
Ce lait à la composition instable entre deux races de chevaux, est également changeant en fonction du temps de tétée... En effet, en fin de tétée, le lait est 10 à 20 fois plus gras que le lait prélevé en début de tétée, ce qui a certainement une incidence sur la digestion du poulain. Vous remarquerez d'ailleurs qu'un tout jeune poulain boit plus souvent mais moins longtemps qu'un poulain plus âgé.
Et pour ceux qui seraient férus de complémentations en acides gras, sachez qu'il a été démontré que la quantité et la qualité du lait en est indépendante. Ce qui veut dire que si votre jument a un déséquilibre alimentaire (excès ou carence), c'est elle qui en pâtira et qu'en nourrissant trop une pur-sang, on n'aura pas le lait d'une trait breton !
Et après on s'étonne que le lait artificiel donne des résultats aléatoires sur cette espèce...

Anne Kaeffer - http://techniques-elevage.over-blog.com

10/05/2012

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