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Pedro Veniss entre 4 yeux

  • Pedro et son cheval Quabri de L'Isle, ici au CSI5* de Barcelone
    Pedro et son cheval Quabri de L'Isle, ici au CSI5* de Barcelone
Moins de deux semaines avant l’ouverture de la saison Coupe des Nations, le Jumping International du Touquet est le support d’une ultime répétition pour beaucoup de couples engagés au CSIO de La Baule. L’occasion idéale pour aller rencontrer l’un des protagonistes de l’équipe du Brésil : Pedro Veniss. C’est avec son enthousiasme et sa disponibilité habituelle que le ténor s’est livré sur son quotidien au Real Polo Club de Barcelone, sur le retour de son meilleur cheval Quabri de L Isle, l’étalon né chez Etienne Poisson et sur l’arrivée de Philippe Guerdat au sein de la fédération brésilienne. Entretien.

Comment allez-vous ?
Je vais très bien. Je suis très heureux à Barcelone avec toute ma famille et mes chevaux vont bien. Difficile d’en demander plus ! (rires)

Comment avez-vous vécu le départ d’Ucello de Will ?
D’abord, j’ai eu Ucello pendant trois ans et j’étais certain que c’était la relève de Quabri (de l’Isle, Ndlr) J’ai toujours pris mon temps avec lui… Il a eu une colique malheureusement mais on a pris le temps de le soigner comme il faut. Juste quand il était prêt, il est parti. Nous avons fait de beaux parcours en 5* la saison dernière. Le cheval était vraiment prêt à sauter les plus gros parcours du monde et il est parti à ce moment-là. C’est vraiment triste pour un cavalier de travailler, de perdre vraiment beaucoup de temps sur un cheval comme ça. Le fait de tirer une croix sur le temps et les rêves que tu as eu avec ces chevaux hors du commun. C’est avant tout les rêves de performer sur les plus grandes échéances qui nous motive à nous lever tous les matins. Maintenant, je recommence. J’ai bien-sûr Quabri qui est en pleine forme et plusieurs autres chevaux capable de sauter correctement 1.50m.

Aujourd’hui, comment va Quabri de l’Isle et comment avez-vous géré sa préparation en vue du CSIO de La Baule ?
On a été à Genève dans l’optique de réussir le Grand Prix mais je n’ai pas très bien monté et lui n’a pas non plus très bien sauté. Suite à cela, il a eu ses trois mois de repos. Chaque début de saison, nous lui laissons les mois de janvier, février et mars sans sauter. Il a recommencé très gentiment au Sunshine Tour, il a fait quelques épreuves à Oliva. Le programme était de lui faire sauter la deuxième qualificative 1.50m ici au Touquet et j’ai eu un très bon sentiment. La prochaine étape maintenant sera évidemment la Coupe des Nations de La Baule. Je compte également participer à Aix La Chapelle et Calgary. Déjà, je vais faire de mon mieux sur ces deux étapes consécutives (du Rolex Grand Slam, ndlr) parce que ce que Scott (Brash, ndlr) est parvenu à faire (remporter la super dotation du circuit Rolex Grand Slam, ndlr) ce n’est pas facilement imitable ! (rires)

Un mot sur la récente prise de poste de Philippe Guerdat en tant qu’entraineur national ?
Je crois que c’est quelque chose d’extraordinaire pour l’équipe du Brésil. Nous rêvions depuis très longtemps d’avoir un homme d’expérience tel que Philippe Guerdat au poste d’entraineur. C’est un vrai homme de cheval donc je crois que cette collaboration apportera beaucoup à l’équipe du Brésil.  Nous sommes tous très motivés. Notre objectif a été bien défini : ce sont les Jeux Panaméricains (l’équipe brésilienne doit impérativement y obtenir un bon résultat pour se qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo, ndlr).

Outre votre cheval de tête Quabri de l’Isle, pouvez-vous nous parler de votre relève ?
Anaya Ste Hermelle
est une jument très respectueuse. Je l’ai personnellement achetée à l’âge de sept ans. Malheureusement, un an plus tard la jument s’est fait peur en transport. On ne sait pas exactement pourquoi mais elle s’est mise à paniquer et elle s’est blessée. Nous avons perdu un an avant de résoudre ce problème de transport. Aujourd’hui elle voyage toute seule dans un van derrière le camion. Quand elle est lâchée dans son van en liberté, elle ne bouge pas et elle peut aller partout dans le monde ! Pour vous illustrer la qualité de cette jument, elle a gagné vingt-neuf épreuves ranking dans sa carrière. J’ai rarement monté un cheval avec un tel respect et je pense avoir réussi à la garder dans une catégorie adaptée à son potentiel. C’est important de respecter le niveau dans lequel le cheval est à l’aise sans trop le forcer. For Felicia continue à évoluer. C’est une jument extraordinaire. Ensemble, nous avons commencé sur 1.40m et nous avons déjà gagné la Coupe des Nations d’Hickstead à l’issue d’un double sans-faute. Effectivement, nous avons eu un petit passage à vide suite à une petite blessure mais c’est complètement reparti suite à nos deux victoires en CSI 3* cette année. Je suis certain qu’elle va pouvoir aider Quabri cette année sur les échéances qui nous attendent.

Que peut-on vous souhaiter ?
Tout va bien… Bien sûr, j’aimerais réussir à trouver encore plus de bons jeunes chevaux pour les construire pour le grand sport. D’ailleurs, j’adore vraiment cet aspect de la formation. Je suis passionné par le fait de faire progresser les chevaux, de leur faire passer des étapes. Personnellement, je suis heureux en Espagne. Je trouve qu’il y a des supers concours et j’aime beaucoup la France, qui n’est pas si loin.

Propos recueillis au Touquet par JB. Orgebin

 

 

04/05/2019

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