Paroles de cavaliers

▶ Carole Vincent

Carole Vincent a participé au Grand Prix Amateur 2, 110  avec  Boreal des Jallands. Elle se classe 4e sur 60 partants.

Une bonne performance pour vous ?
« Oui, tout à fait ! D’autant plus qu’il s’agissait d’une reprise pour nous car Boreal n’est pas un cheval facile, encore moins en compétition indoor. Je préfère donc attendre les beaux jours pour pouvoir le sortir en compétition. Le Haras de Jardy s’y prêtait donc à merveille. Il s’agit d’un très beau concours, avec de bonnes pistes et souvent de beaux parcours. C’était le cas samedi : il y avait de la galopade mais pas trop, quelques options à tenter. Je suis très contente de son comportement. Tout s’est très bien passé. Retrouver les chemins de la compétition avec une 4e place est assez encourageant ! »

Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur Boreal ?
« Il s’agit d’un hongre de 11 ans que j’ai fait naître au sein de notre écurie familiale, le centre équestre de Maurecourt dans les Yvelines. Mes parents ont fondé cette écurie en 1989 gérée désormais par ma mère et ma sœur. Travaillant dans le secteur de l’automobile, je ne participe pas au développement de l’écurie mais j’y ai grandi. C’est ici que j’ai appris à monter à cheval depuis mon plus jeune âge avant de monter en compétition en épreuves club et ponam. Nous avons donc eu envie de faire naître un cheval pour moi afin de pouvoir sortir en compétition amateur. Le père de Boreal, Sisley de la Tour Vidal, est un cheval de sport belge, né chez M. Bourdy-Dubois en Auvergne. Le père de la mère est Pendjad du Riou. Boreal est un Selle Français qui a de très gros moyens et qui a été compliqué à ses débuts. C’est la raison pour laquelle je l’ai mis au Haras de la Chapelle chez un professionnel lorsqu’il avait six ans. Une de ses cavalières a pu le sortir en compétition et ce travail a été très bénéfique. Je constate les résultats aujourd’hui lors de mon travail à l’écurie, au centre équestre de Maurecourt avec ma mère qui m’entraîne mais surtout pendant les concours ».

Quelle est la suite de votre programme sportif sachant que vous êtes qualifié pour l’Open Amateur 2 ?
« Je souhaite surtout pouvoir sortir sur des épreuves plus importantes et passer de 110  à 120 car Boréal en a les moyens. Le championnat n’était, au départ, pas un objectif pour nous. Mais après en avoir discuté avec ma mère et ma sœur, et étant qualifiée, pourquoi ne pas tenter le coup en juillet prochain ».

▶ Mathieu Roussé

Cavalier professionnel pour l’élevage du Mont Rouge, Mathieu Roussé n’en est pas à sa première expérience sur la piste du Haras du Jardy. Pour preuve, il remporte l’amateur Elite Grand Prix d’1,25 m avec Coup d’cœur Stlois Z.

Parlez-nous un peu de l’élevage du Mont Rouge d’où provient Coup d’Coeur ?
« Nous sommes basés au Haras de la Chapelle en Ile de France mais une partie de l’élevage, géré par ma compagne Lara, se situe en Normandie où je me rends régulièrement pour voir les jeunes chevaux. L’élevage compte environ dix-huit chevaux, poulinières comprises. Coup d’cœur provient de cet élevage et appartient à la scea Le Mont Rouge comme à peu près tous nos pensionnaires.  Coup d’cœur est un cheval parfois caractériel doté de bons papiers puisqu’il s’agit d’un Crown Z avec une mère par Quidam de Revel. C’est un Zangersheide, hongre de dix ans que je ne connais pas depuis longtemps. Malgré son bon niveau en concours professionnel en 140, Lara ne s’en sortait pas avec et me l’a donc confié il y a six mois ».

Quel est votre parcours ?
« J’ai effectué une 4e et 3e technologique en alternance au Haras de la Chapelle pour ensuite suivre un CAP soigneur d’équidé à Maisons-Laffitte. J’ai beaucoup participé à des concours jeunes chevaux en tant qu’apprenti chez Julien Busserau chez qui je suis désormais cavalier professionnel. Julien nous coache également, Lara et moi.
J’étais engagé dans deux épreuves, l’amateur 1 le samedi et l’amateur Elite le dimanche, toutes les deux avec Coup d’cœur. Je suis parti un peu trop confiant le samedi car le cheval était plutôt calme au paddock, ce qui ne lui ressemble pas. Le dimanche, je l’ai donc d’avantage stimulé ce qui nous a réussi car nous remportons l’Amateur Elite. Si tout va bien, nous enchainerons bientôt des épreuves à 1,30 m voire 1,35 m s’il n’est pas vendu d’ici là ! »

Le championnat Open Amateur fait-il partie de votre objectif ?
« Si Coup d’cœur est qualifié, pourquoi pas ! Je trouve que c’est une très bonne idée de la part de la FFE d’organiser un championnat rassemblant quatre disciplines. Cela permet aux cavaliers, s’ils sont curieux, de découvrir d’autres choses. Il y a encore quelques jours j’étais en Normandie et j’ai rencontré un joueur de polo professionnel. Nous avons beaucoup discuté. C’était très intéressant de découvrir sa manière de travailler avec les chevaux. Parfois, cela peut donner des idées pour notre discipline de prédilection. Je pense que le monde du cheval ne devrait pas être aussi cloisonné. Il y a tant à prendre dans telle ou telle discipline. Dans ce sens, l’Open Amateur sera un plus pour tous les cavaliers engagés ».

▶ Marine Leiseing

A 17 ans et en route pour un bac professionnel ‘Centre et Gestion d’Entreprise Hippique’ à Rambouillet, Marine Leiseing a trouvé la perle rare en Demeter. Le couple termine 2e et 7e des deux Grand Prix Amateur 2 à 1,10.

Propriétaire de Demeter depuis août dernier, vous devriez être satisfaite de vos résultats à Jardy le weekend dernier ?
« Tout à fait ! Ma jument a été exemplaire pour notre tout premier concours officiel ! Jardy fait partie de ces concours réputés où règnent une bonne ambiance ainsi qu’une bonne organisation. Y concourir avec Demeter m’a mis en confiance. Elle s’est d’ailleurs très bien comportée lors de mes deux tours ».
 
Pourquoi avez-vous acheté Demeter ?
« Ma rencontre avec elle a été un véritable coup de cœur et nous nous entendons très bien. C’est une jument Selle Français par Elton Van De Krekebeke et Contender, âgée de 9 ans. Son ancien cavalier tournait également en Amateur 2, j’ai donc continué le travail sur ce type d’épreuves. Coachée par Olivier Billaud en Ile-de-France, je me sens prête à engager sur des épreuves à 115 mais je n’irai pas au-dessus d’125 ».

Suivez-vous de près votre qualification pour le championnat Open Amateur qui se tiendra en juillet au Mans ?
« Très peu car je me concentre davantage sur mon évolution avec ma jument. Mais je trouve le concept original de vouloir réunir quatre disciplines et donc quatre « catégories » de cavaliers. D’ailleurs, le concours complet est en réalité ma discipline de prédilection. J’ai notamment participé en 2018 aux championnats de France poney en concours complet. Si Demeter se comporte correctement sur un cross, pourquoi ne pas tenter des épreuves en complet avec elle. Elle semble avoir les capacités pour performer dans cette discipline que j’apprécie tout particulièrement. En attendant, nous participerons sûrement à une épreuve 105 cm progressive à Maisons Laffitte prochainement ».

▶ Héloïse Cormary

A une marche de la 1re place, Heloïse Cormary et Une Star de Pazray n’ont pas démérité dans l’épreuve Amateur Elite à 1,25m à Jardy.

Également 2e à Villers-Vicomte fin février dans une épreuve similaire, le rythme semble bon pour le couple. Elle parle de son parcours à Jardy.

« Notre tour s’est très bien passé ! Je suis contente de notre travail et de nos résultats constants depuis l’année dernière. Une Star de Pazray est une très bonne jument Selle Français de 14 ans que je monte depuis six ans. Je pratique l’équitation depuis que je suis toute petite et monte en compétition depuis mes sept ans. A 16 ans, je voulais acheter un cheval pour sortir en concours de saut d’obstacles. J’ai fait confiance à mon ancien coach, Eric Denarnaud des écuries La Clémenterie qui m’a présenté Une Star, par Lupicor et Hurlevent, tous deux Selle Français. .Je suis désormais aux écuries de Breteuil à Médan dans les Yvelines. Étudiante en management, je monte pour le plaisir en épreuves amateurs 125/130 cm avec Gildas Nicoleau ».

Le concours au Haras de Jardy faisait donc partie de votre programme d’entraînement ?
« Je ne me rends pas souvent à Jardy car j’apprécie peu la piste qui est parfois un peu dure et le parking est assez éloigné. Mais il s’agissait tout de même d’un concours organisé dans le cadre du Grand National. C’était l’occasion de sauter un parcours en extérieur non loin des écuries. Nous participerons sûrement à une épreuve amateur du Grand National à Auvers même si nous privilégions d’habitude les concours organisés dans les Yvelines ».

L’Open Amateur, est-ce un but ?
« Je suis un peu sceptique sur le format car il s’agit de réunir quatre disciplines en une semaine. Cela va rassembler beaucoup de monde sur un même lieu en quelques jours seulement. D’autant que les critères de qualification semblent un peu simples. L’organisation sera-t-elle bonne ? Les chevaux auront-ils assez de place pour pouvoir performer ? N’y aura-t-il pas trop de cavaliers engagés ? Il s’agit d’une première édition, alors nous aurons les réponses à toutes ces questions en juillet prochain. Dans tous les cas, il ne s’agit pas d’un objectif en soi pour nous. Je souhaite plutôt m’orienter vers des épreuves à 1,30 m pour la suite de la saison tout en conservant l’Open Amateur en option. Nous verrons bien comment notre couple évolue ».

Propos recueillis par AD
Photos PSV