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Les marchés de la filière équine en question

Les 3es journées du Réseau économique de la filière équine (REFEnces) se sont déroulées la mi-janvier à Paris sur le thème des marchés de la filière équine. Gros plan sur les pratiques de ventes, les attentes des acheteurs et le marché de Photo 1 sur 1
l’élevage.

Christèle Couzy de l’Institut de l’Elevage a abordé les pratiques de ventes et les attentes des acheteurs. Selon les résultats de cette étude environ 100 000 équidés sont vendus par an en France dont la moitié dans le segment sport loisirs. Parmi les 50 000 équidés on trouve les « hors races » ?(35 %), les races de selle ?(40 %), les poneys (15 %) et les réformés (10 %). Le nombre de producteurs est quasi stable ?(45 000 éleveurs et 35 000 élevages) tandis que le nombre d’acheteurs potentiels augmente (1,5 millions de cavaliers). Concernant les acheteurs, selon Christèle Couzy, une typologie peut même se dégager : les acheteurs « prudents » qui ont une bonne pratique équestre, les « encadrés » qui délèguent la démarche, les « insouciants » adeptes de la vente en ligne, les « involontaires ». Les acteurs de la filière constatent une opacité dans la vente de chevaux. Le système des commissions (10 % pour les intermédiaires) n’est pas jugé transparent. Les conclusions sont claires selon Christèle Couzy. « Les produits d’élite sont trop nombreux. Produits pour le sport de haut niveau et la course, ils sont utilisés pour l’enseignement et l’équitation d’extérieur. Le marché permet d’avoir des chevaux pas chers et valorise essentiellement les chevaux d’élite mais crée des frustration chez les éleveurs. Ces derniers doivent donc être clairs sur leurs objectifs. Cela nécessite d’avoir un système cohérent. »

Au micro, Bernard Morhain de l’Institut de l’élevage analyse le marché de l’élevage et les prix pratiqués. Vaste débat. Premier constat et il n’est pas nouveau, un très faible pourcentage de chevaux (2,3 %) se vendent à plus de 20 000 €. « On trouve notamment quatre Arabes (des chevaux d’endurance), un SF destiné à la compétition pro, un Anglo pour un Amateur. L’immense majorité des vente se situe entre 2 000 à ?20 000 € ». La majorité des chevaux se négocie à moins de ?20 000 €. Dans cette tranche de prix 56,8 % des chevaux sont cédés à moins de 5 000 €. Les prix varient selon la destination. Pour le Selle Français un tableau comparatif (élevage avec ou sans chevaux de plus de 20 000 €) montre que les prix moyens des chevaux de reproduction ne varient pas (3 790 €). Ceux-ci évoluent pour les chevaux de compétition amateur et pro : ?8 300 € pour les amateurs et 11 380 € pour les pro. Bernard Morhain s’est dit « surpris par la gamme de prix des chevaux destinés à la reproduction ». Selon lui, l’enquête montre que les éleveurs spécialisés dans les chevaux de sport trouvent des débouchés mais pas forcément au prix souhaité. Il évoque ensuite l’influence de l’âge. « Les chevaux vendus cher ont du potentiel. On garde les chevaux moyens dans un circuit coûteux. Les chevaux des Pro issus d’un élevage ont un prix inférieur ». En conclusion les chevaux vendus à un prix élevé sont peu fréquents et le nombre de chevaux vendus est faible par rapport à l’effectif de juments. Quid des chevaux étrangers curieusement absents de l’enquête ? Selon Marc Damians président de la SHF « l’achat de chevaux étrangers a doublé en cinq ans. Il représente 5 à 8 % du circuit jeunes chevaux ». François Lucas président du CREIF s’interroge quant à lui sur la définition de l’éleveur professionnel. Certes une contribution volontaire obligatoire a été mise en place pour la filière mais la notion d’éleveur ne correspond à aucune norme en France.
Florence Robillard

18/02/2010

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