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L’équitation française en majesté

L’équitation française ? Chacun croit savoir de quoi il s’agit, surtout depuis son inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, auprès de l’Unesco, en 2011. Pourtant, la lecture du beau livre de Guillaume Henry et Marine Oussedik, parvient à nous apporter un éclairage nouveau et passionnant sur cet art si singulier.


« Une histoire de l’équitation française »1 présente les caractéristiques, l’évolution, les transformations de cette tradition de façon claire et complète.


Alain Francqueville pose, dans sa préface, ce qui fait la singularité et l’intérêt de la « manière française » : une équitation tout entière tournée vers la relation homme-cheval, où la sensation et le ressenti - seules manifestations partageables par l’homme et l’animal - restent au cœur du travail et de la progression commune. D’ou la « manière » française plutôt que la méthode. D’ou l’adaptabilité de cette « manière » à l’évolution des sociétés et de leurs besoins en matière de coopération entre l’homme et le cheval.


Tout au long de cinq chapitres qui mènent le lecteur, des premiers cavaliers à l’équitation contemporaine en passant par la naissance de l’art équestre, la construction de l’équitation académique entre le XVI et le XVIIIe siècle, la fameuse querelle Daure/Beaucher au XIXe, l’auteur fait découvrir au lecteur attentif la façon dont cette relation au cheval s’est construite, a été sans cesse repensée, retravaillée par des cavaliers qui progressivement lui ont donné le visage qu’elle présente aujourd’hui. Une relation fondée sur la recherche de la légèreté, la participation du cheval aux mouvements souhaités par l’homme. Ainsi, qu’il s’agisse d’art, de sport, de loisir, de travail à pied ou monté, l’objectif reste le même : construire la complicité la plus étroite possible entre monture et cavalier, rechercher l’adhésion de l’animal, non pas au projet ou aux objectifs de l’homme - ce qui semble absurde, voir impossible - mais à l’action elle-même, à ce que vit le couple équestre en mouvement. La présentation de ce cheminement historique, rédigée dans une langue accessible et agréable, est accompagnée par les œuvres de Marine Oussedik, peintre et sculpteur spécialiste du cheval. Le classicisme des dessins, la finesse et la précision du trait servent le sujet avec un bonheur particulier, suggérant, révélant, complétant l’écrit sans jamais l’écraser.


Voilà un beau livre à avoir chez soi, à feuilleter pour y retrouver une information, préciser une idée. Les néophytes y découvriront cet art unique qui consiste à créer, avec un partenaire animal, un geste sportif ou esthétique et les cavaliers pourront y trouver les réponses aux problèmes qu’ils rencontrent et aux questions qui les préoccupent. Bref, une sorte de bible illustrée de l’équitation française, dont la consultation enrichira amateurs et professionnels.


22/10/2014

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