- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Le suivi du cheval de sport

Chronique vétérinaire Limitantes ostéo-articulairesL’adage « Pas de pied pas de cheval » est bien connu des cavaliers et des éleveurs. Mais en fait, toutes les structures anatomiques de l’appareil locomoteur peuvent être lésées et par conséquent être potentiellement des « limitantes » à la performance des chevaux.  


Chez les jeunes chevaux, certaines affections ostéo-articulaires (kyste sous-chondral avec communication articulaire, nodule d’ostéochondrose en regard de surfaces articulaires portantes…) peuvent être rapidement handicapantes dès la mise à l’entrainement. Dans ces circonstances, les options chirurgicales (sous arthroscopie) sont parfois obligatoires d’emblée. D’autres affections sont plus un manque de maturité et/ou d’adaptation de l’appareil locomoteur des jeunes chevaux à leur nouvelle vie de chevaux de sport. Il faut alors, ne pas faire forcer ces jeunes athlètes en devenir et laisser le temps à leur appareil locomoteur de s’adapter.
Chez les chevaux prenant de l’âge, on trouve très souvent une combinaison de plusieurs lésions et/ou de douleurs; par exemple, chez un même cheval (qui peut être performant), il n’est pas rare de trouver des douleurs des pieds antérieurs, une lésion discrète de l’insertion proximale d’un suspenseur postérieur, un discret remodelage d’une articulation sacro-iliaque et des signes de dorsalgie.
La gestion de ces « chevaux d’âge » est de bien connaître leur statut lésionnel, de traiter ce qui est traitable, et dans tous les cas d’éviter au maximum toute dégradation.
Tous les chevaux n’ont pas la même tolérance à la douleur. Il existe une notion de sensibilité individuelle à la douleur. Pour une bonne gestion des chevaux, il est primordial de connaître le tempérament de son cheval. Tous les chevaux ne se gèrent pas de la même manière.
Pour deux chevaux présentant par exemple des douleurs similaires de pieds ou de dos, l’un peut nécessiter juste en maréchalerie et par une bonne gestion du travail, alors que l’autre nécessitera en plus une infiltration des pieds ou une mésothérapie du dos.
Il existe également une notion de « seuil critique » : toutes les petites douleurs vont se combiner et se cumuler les unes aux autres et à la faveur d’une douleur supplémentaire, le cheval devient non performant, voire franchement gêné. Il est donc primordial de bien connaître le statut lésionnel de ces chevaux et leur apporter des soins de confort régulier. Plus un cheval est confortable (même s’il présente des lésions ostéo-articulaires), plus il travaille « juste » et moins il y a de risques de traumatismes (tendinites, entorses) et de dégradation.
Pour un même cheval présentant plusieurs douleurs ou « blocages », des approches thérapeutiques différentes peuvent être envisagées avec succès. Il est toujours intéressant de profiter de la complémentarité des médecines.
Certains chevaux peuvent être non performants à cause d’affections « facilement traitables » et peuvent être de nouveau très compétitifs après des soins de confort.
Par contre, pour certaines lésions (tendinites, entorses, lésions du cartilage ou de l’os sous-chondral), il est impératif de laisser du temps au temps. Les soins ou les médications sont indispensables pour aider la cicatrisation, mais dans tous les cas, celle-ci demande du temps (de 10 jours à plusieurs mois en fonction des affections).
Pour toutes les raisons présentées ci-dessus, nous pensons qu’il est intéressant de faire suivre régulièrement vos chevaux par leur vétérinaire traitant.

Drs. N. Delalande et A. Martin
24/09/2009

Actualités régionales