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Le suivi du cheval de sport (3)

Les limitantes médicales à la pratique de l’activité sportive A la frontière entre l’alimentation et la gestion globale des chevaux, on trouve les ulcères gastriques.  
De par les spécificités de leur système nerveux, et encore aggravés par les conditions d’hébergement, d’alimentation et d’utilisation, les chevaux de sport sont particulièrement sujets aux ulcères gastriques. L’expression clinique des ulcères est souvent très frustre (pertes, coliques sourdes notamment après les repas, bayements, grincements des dents, changement de comportement…). Les ulcères gastriques sont certainement une cause sous-estimée de contre-performance.
Egalement, lors de contre-performances inexpliquées, de pertes d’aptitude au travail ou avant d’augmenter la charge de travail, il peut être intéressant de réaliser un examen plus ou moins approfondi des fonctions cardio-respiratoires.
Lors d’efforts, notamment lorsqu’ils sont importants, les chevaux ont besoin, pour faire fonctionner leurs volumineux muscles, de grosses quantités d’oxygène. Donc toute affection limitant la capacité à répondre à la demande en oxygène et à sa distribution au niveau des muscles, sera une limitante à la performance.
L’intolérance à l’effort est souvent associée à l’existence de problèmes respiratoires « sub-cliniques », c’est-à-dire sans symptôme facilement détectable notamment par l’entourage des chevaux. La détection de ces problèmes respiratoires « sub-cliniques » passe au minimum par une auscultation régulière des poumons avant et après effort. Mais pour exclure ou comprendre un problème respiratoire « sub-clinique », il est souvent nécessaire de réaliser un examen endoscopique et des prélèvements qui seront analysés en laboratoire.
Les problèmes respiratoires sont une des principales causes d’intolérance à l’effort et une des principales causes de mise à la retraite sportive chez les chevaux.
Pour ces différentes raisons, tout problème respiratoire même mineur doit être pris en considération et traité avec une grande attention.
En ce qui concerne le cœur, les affections sont heureusement plus rares mais certaines peuvent être graves, voire être incompatibles avec une utilisation sportive du cheval atteint. Une auscultation cardiaque régulière avant et après un effort permet de confirmer ou d’exclure de manière assez fiable l’existence d’un gros problème cardiaque. En cas de doute ou pour comprendre une anomalie, il est possible de réaliser des examens complémentaires.
En cas de contre-performances inexpliquées ou de pertes d’aptitude au travail, il est important de s’assurer que le cheval ne soit pas atteint d’une maladie infectieuse ayant un retentissement sur son état général.
Les prises de sang notamment avec les numérations formule sanguines (NF ou NFS) associées ou non à un bilan biochimique sont souvent indispensables en première intension pour avancer vers un diagnostic. Mais il peut être nécessaire de réaliser certaines sérologies pour rechercher certaines maladies comme la piroplasmose, la maladie de Lyme, l’erlichiose, la leptospirose, la rhinopneumonie…
Dans de nombreux cas, ces maladies peuvent être « sub-cliniques » mais être la cause de contre-performances. Dans d’autres cas, les chevaux sont « porteurs sains » par exemple pour la piroplasmose, et déclencher un épisode aigu à la faveur d’un « stress » (concours éprouvant pour le cheval, voyage un peu plus long que d’habitude). Il est important d’en avoir connaissance avant, surtout si on prépare des échéances importantes.
A la limite entre le « médical » et les problèmes de l’appareil locomoteur, on se doit de parler des myosites (affections des muscles). Les causes des myosites sont nombreuses et souvent multi-factorielles, Elles peuvent être dues à une alimentation mal adaptée, à une mauvaise gestion de l’entrainement, de l’échauffement, être consécutives ou associées à des affections ostéo-articulaires…Les problèmes de myosites peuvent être « sub-cliniques » c’est-à-dire que les chevaux ne semblent pas atteints, mais les analyses de sang attestent qu’il y a destruction de cellules musculaires ; ce qui peut dans certains cas expliquer des contre-performances.

Drs. N. Delalande et A. Martin
21/08/2009

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