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Le gai savoir de Philippe de Wailly

Selection Livres par Jean-Louis Gouraud Ceux qui ne connaissent pas le docteur Philippe de Wailly perdent quelque chose. Il faut l’avoir rencontré au moins une fois dans sa vie - ça vaut la peine. Volubile, truculent, familier, (il vous tutoie d’emblée), irrésistiblement attiré par
les (jolies) femmes, auxquelles il se croit obligé de conter fleurette - au moins pour la forme -, incapable de résister à faire un bon mot, une plaisanterie, un compliment, c’est un personnage qui mérite d’être connu. Non pas à cause de tout ce que je viens de raconter, mais parce que derrière le facétieux Philippe, il y a le très sérieux docteur de Wailly.

Après avoir publié quantité d’ouvrages savants - à commencer par sa thèse de doctorat (consacrée aux coleoptères de Madagascar, dans laquelle il décrit plus de deux cents variétés de ces bestioles jusque-là inconnues) -, s’être imposé comme un éminent ornithologue, s’être intéressé à l’application de l’homéopathie sur les animaux (eh oui, ça marche ! preuve que les fameuses petites granules ne contiennent pas que du sucre !), l’infatigable chercheur décide, dans les années 50, d’ouvrir boutique - je veux dire clinique - dans une banlieue chic de Paris. Succès immédiat. Très vite, il devient « le vétérinaire des stars et la star des vétérinaires ». Il cause à la radio, passe à la télé, soigne les chats de Jean Cocteau et le perroquet de Louis-Ferdinand Céline, plus tard le canari de Brigitte Bardot et le cacatoès (mais pas la calvitie) de Yul Brunner. Plus honorable encore : il devient membre de l’American Veterinary Historical Society, puis président de l’Académie vétérinaire de France.

Dans son tout nouveau livre, Ces animaux qui nous guérissent (Alphée, 2009), le bon docteur de Wailly (que, dans la préface, l’écrivain Frédéric Vitoux, de l’Académie française, n’hésite pas à comparer à Saint-François d’Assise !), raconte toutes sortes d’histoires extraordinaires sur le pouvoir des bêtes et leur capacité à soigner les hommes. De ces asticots qui favorisent la cicatrisation d’une plaie purulente aux araignées dont la toile possède des propriétés anti-infectieuses, on n’en finit pas de s’extasier devant l’ingéniosité de la nature et la science de notre docteur.

Les abeilles, les poissons, les reptiles, les oiseaux, les huîtres même : tout le règne animal y passe, réhabilitant au passage des êtres de très mauvaise réputation, tel le requin, dont on apprend qu’étant la seule créature à échapper au cancer, une molécule extraite de son foie pourrait aider à lutter contre certaines tumeurs !

Que les âmes sensibles se rassurent : ce n’est pas parce qu’ils peuvent nous être utiles que le docteur de Wailly se croit autorisé à toutes les expérimentations sur les animaux : « chaque année, écrit-il, plus de 12 millions d’animaux sont sacrifiés dans les centres de recherche et certains laboratoires au nom de la santé des hommes ». Résolument contre ces pratiques monstrueuses, affirme-t-il, « je suis un partisan inconditionnel de l’adoption des méthodes alternatives » dont il donne, bien sûr, divers exemples.

Tout cela est déjà bien, mais j’ai gardé le meilleur pour la fin. Excellent cavalier (il a fait son service au 7e Régiment de Spahis, à Senlis, où il avait en charge la santé d’une bonne centaine de chevaux barbe, et continue, de nos jours encore, à monter un peu), Philippe de Wailly consacre un chapitre entier de son livre à « notre ami le cheval ». À le croire, la fréquentation de cet animal pourrait soigner une foule de misères, notamment des maladies cardiovasculaires, des lumbagos (ça alors !) et, il faudra que j’essaye, certains retards mentaux !

22/06/2009

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