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L’âge, la parité et la taille de la jument : conséquences sur le poulain

Jeune ou plus âgée ? Primipare ou multipare (premier poulain ou non) ? Grande ou petite par rapport à l’étalon ? Quand la jument influence le poulain.


Les poulains et les chevaux que nous rencontrons aujourd’hui présentent plus de pathologies que leurs ancêtres... Question de mode de vie ? D’environnement ? Et si c’était une question de mères ?


Car les juments ne donnent pas que la génétique à leur progéniture... durant 11 mois, elles vont l’influencer, le façonner pour que ce poulain naisse à terme sans soucis. Et cela pourra aller, jusqu’à la limite vitale.


Un poulain in utéro ne vit, ne survit, que grâce aux échanges avec sa mère. Ces échanges se font à travers de petites zones de contact appelées micro-cotylédons.


Des zones qui ne sont pas présentes de façon équivalente chez toutes les juments.


Certaines juments ont très peu de micro-cotylédons, d’autres en ont beaucoup.


En d’autres termes, certaines juments échangent énormément avec leur poulain, d’autres très peu. Mais qu’échangent-elles ?


Le fœtus a besoin pour vivre et se développer d’éléments nutritifs : des minéraux, des protéines, des lipides, des glucides, des vitamines... mais il a aussi besoin de se débarrasser de ses toxines car il ne peut pas uriner ou déféquer.


Ces zones d’échanges permettent donc au poulain d’avoir ce qu’il lui faut et de se débarrasser de ce qui l’incommode. Ces zones constituent de véritables autoroutes entre la mère et le petit. Mais comme dans toutes les autoroutes, en cas de fort trafic, on peut avoir des bouchons.


Si une jument possède trop peu de zones d’échange, les bouchons s’accumulent et les échanges se font au compte-goutte. Le poulain reçoit peu, élimine peu... les déchets s’accumulent, le nécessaire ne vient pas. Le fœtus ralentit donc sa croissance, il reste en retard, petit et faible.


Si, au contraire, notre jument possède assez de zones d’échange, le petit va profiter d’un trafic fluide et de nombreux échanges. Il a ce qu’il lui faut, évacue sans soucis ses déchets. Le fœtus profite et il grandit d’aise. Le poulain est plus grand, plus mature, plus fort.


Le dernier cas est un excès de zones d’échanges, où le petit a non seulement ce qu’il lui faut, mais il en a même trop. Dans ce cas, le fœtus grossit, grandit trop vite. Le poulain est trop grand, trop gras et devient faible.


Comment savoir dans quel cas on se trouve ?


Tout d’abord, il faut considérer la taille et la corpulence de la jument... plus la jument est petite et mince, plus son nombre de zones d’échanges est restreint. Mais si on a un petit poulain avec de petits besoins, cela peut être assez, voire trop.


Et dans une époque où on croise, sans apparier les corpulences équivalentes, le problème saute aux yeux.


Par exemple, une mère shetland que l’on insémine avec un étalon arabe aura forcément un nombre de zones d’échanges trop faibles. Le poulain naîtra petit et on pensera que la nature est bien faite. Mais s’il est petit, c’est parce qu’il n’a pas eu ce dont il avait besoin. Ce « petit » est donc faible, fragile et probablement porteur de nombreuses incohérences dues à son mauvais développement.


A l’inverse, on insémine une jument de trait par un petit étalon arabe. Les zones d’échanges sont en excès et on s’émerveillera du grand et beau poulain qui naîtra... c’est sans compter les dégâts internes liés à un développement trop rapide. Et on s’étonnera, plus tard, d’anomalies dans les articulations, le métabolisme ou le système cardio-vasculaire de ce beau croisement.


Imaginons maintenant que l’appariement est correct, que les corpulences sont en adéquation.


Le premier poulain d’une jument est toujours plus petit que les suivants. Les zones d’échanges sont aussi à mettre en cause dans ce cas. Une jument primipare (dont c’est son premier poulain) aura toujours moins de zones d’échanges avec le fœtus par rapport à une multipare.


A partir de 7 ans, un autre facteur entre en jeu : l’âge de la jument gestante.


Plus les années passent, plus le système reproducteur souffre et moins les zones d’échanges sont nombreuses. Les poulains seront donc plus petits, plus faibles, quand leurs mères prendront de l’âge.


On retrouve donc le cas classique de la primipare à l’âge avancé... la jument « ne peut plus rien faire », alors on la met à pouliner. Les conséquences sur le poulain, même dans le cas d’une gestation sans soucis, sont parfois dramatiques.


Avec la recrudescence des gestations sur des juments âgées primipares, des croisements hasardeux, les poulains sont plus faibles et les chevaux adultes possèdent de nombreuses pathologies autrefois rares. Une théorie qui a peut-être un fond de vérité.


Néanmoins, le fœtus évolue selon l’alimentation de la jument gestante et le suivi post-natal. Ces deux points sont primordiaux pour avoir un cheval en bonne santé. Et savoir que l’on a une situation à risque est la meilleure façon de la gérer.


30/04/2014

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