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La relève : Alice Tréhoust « Je rêve de haut niveau »

  • "Alice Tréhoust et son prometteur Vertigo du Désert"
Alice Tréhoust fait partie de cette jeune génération de cavaliers qui monte. Possédant une équitation féminine dans le mouvement en avant, on peut la confondre lorsqu'elle est à cheval avec la meilleure cavalière française. Elle prône une équitation élégante et sportive, toujours dans l'écoute et le respect du cheval. Toutes ces valeurs, elle les a acquises au fil de son apprentissage chez ses différents mentors. Portrait d'une jeune femme ambitieuse et talentueuse qui aspire à représenter le drapeau tricolore dans les années futures.

L'apprentissage... 

Alice a débuté l'équitation directement à cheval à l'âge de 9 ans. Après quelques années de leçons d'équitation en centre équestre, elle a réellement commencé les concours avec son premier cheval il y a 7 ans. L'amazone a fait deux ans de compétition en amateur puis elle a rapidement franchi le cap des épreuves pro 2 sur 1m30/35. Elle a ensuite croisé la route de Kaloe des Perrieres, déclencheur des plus grosses épreuves il y a 3 ans et demi. 

Son premier mentor fut Alain Bourdon, coach avec lequel elle a fait l'acquisition de son deuxième cheval. « Il est basé à quelques heures de la maison et c'était assez pratique car nous pouvions assez aisément faire les mêmes concours. Je pouvais aller chez lui pour travailler régulièrement et c'est quelqu'un qui m'a beaucoup apporté notamment pour la gagne. » témoigne la jeune Bretonne. Ce coach l'a accompagnée lors de ses deux premières années de compétitions en amateur.

Suite à ces deux années de compétition jusqu'au niveau Pro 2, Alice Tréhoust se met en quête d'une monture pour passer le cap des épreuves à 1m40. « Je cherchais un cheval d'expérience car j'avais eu mes autres chevaux assez jeunes et je voulais un cheval de métier pour passer ce cap. Michel se séparait de Kaloe (des Perrieres) à cette même période et je suis tombée dessus un peu par hasard. J'ai rencontré Michel lorsque je suis allée essayer Kaloe chez lui et il s'avère qu'on a eu un bon feeling à ce moment là, et il m'a donc proposé de continuer à travailler avec lui. » La cavalière poursuit en expliquant son admiration pour l'ancien membre de l'équipe de France. Elle apprécie son parcours, sa façon de monter et de voir les choses. Elle s'est alors inscrite, comme tous les élèves rhonalpins, dans une démarche d'équitation dans le sens du cheval comme le prône son mentor. «  L'éthologie est quelque chose que j'ai découverte en étant à ses côtés autant sur le travail à pied que monté. Il m'a énormément fait progresser techniquement, il m'a beaucoup enseigné au niveau de ma position, d'envisager certaines situations. Il m'a aussi beaucoup fait progresser à l'obstacle parce qu'en très peu de temps j'ai passé un cap incroyable; en à peine un an j'ai commencé mes premiers GP 3*. Ce sont des choses qui me servent encore aujourd'hui et pour tout cela je lui suis extrêmement redevable. »

Nous le disions en introduction, l'amazone bretonne a beaucoup de similitudes à cheval avec la numéro un française Pénélope Leprévost qui a travaillé par le passé, et travaille encore avec Michel Robert, tout comme Alice. « Je ne cherche pas à m'identifier à elle parce que chacun a son parcours. Mais elle reste une cavalière pour laquelle j'ai beaucoup d'admiration. On a eu la chance d'avoir le même coach donc forcément il peut y avoir des aspects similaires. » A la réflexion sur les similitudes dans l'équitation entre les deux cavalières, la Bretonne esquisse un sourire quelque peu gêné. « On évoque parfois nos similitudes à cheval. Ce sont les mêmes choses qui nous ont été enseignées par rapport à notre façon de nous positionner à cheval, donc fatalement il y a des similitudes sur le bas de jambe et la façon de se tenir à cheval. Mais ce n'est pas du mimétisme, même si cela reste plutôt flatteur. » 

Un nouveau chapitre...

Après 3 ans de collaboration fructueuse avec Michel Robert, la jeune cavalière a décidé d'aller poursuivre son apprentissage avec l'homme en forme du moment, Olivier Robert, installé dans la région bordelaise, dans le but de pratiquer davantage tout en continuant d'être encadrée. Si elle a changé de région et de coach, elle n'est pas pour autant perturbée par les méthodes de travail du Bordelais puisqu'il travaille régulièrement avec son homonyme rhônalpin. L'effectif de chevaux important dans les écuries de Bordeaux lui permet de « faire ses armes » aussi bien sur des jeunes chevaux que sur des chevaux d'âge. « Chez Olivier je m'entraîne avec mes trois propres chevaux. Et à côté de cela, j'en sors d'autres lorsque cela est nécessaire et ça me permet de me perfectionner, de voir une nouvelle organisation, une nouvelle méthode de travail même si je ne suis pas trop dépaysée au niveau de la technique. Olivier est un cavalier qui est un vrai gagnant dans l'âme et ça me fait du bien d'avoir un coach qui va me faire parfois oublier ma technique pour travailler mon instinct et ma gagne. » 

Le numéro Un aquitain nous a livré son sentiment sur la jeune amazone qui se prépare doucement à monter en puissance et en gamme : « Le feeling est très important et elle est venue ici pour se perfectionner. Elle a pour moi toutes les qualités requises pour faire du très beau sport avec une tête merveilleuse en piste même si il y a des choses importantes à améliorer. Elle s'occupe de plusieurs de mes chevaux et je vois une progression fulgurante. Elle sait construire un cheval. Jusqu'à présent elle a toujours monté après de bons cavaliers, mais aujourd'hui elle est en train de construire sa relève. Aujourd'hui il faut qu'elle durcisse son équitation, qu'elle devienne adulte et qu'elle sorte de l'adolescence ! »

Le circuit du Grand National : un circuit formateur

Le circuit du Grand National est réputé pour être un excellent tremplin pour les chevaux vers le plus haut niveau. Il l'est aussi pour les jeunes cavaliers qui veulent s'aguerrir, progresser et gravir progressivement les échelons vers le plus haut niveau international. « C'est un circuit qui est très formateur car très prisé. Il y a toujours un gros plateau de cavaliers, et il y a en plus des épreuves vraiment conséquentes. Ce système permet de pouvoir se confronter aux bons cavaliers français, de faire de bons parcours, de courir régulièrement de grosses épreuves car on a pas toujours la chance de pouvoir disputer des CSI. Il permet aussi d'être vu par le staff fédéral, de courir de belles épreuves sur de belles pistes. Le Grand National est aussi formateur pour les cavaliers que pour les chevaux. »

Alice Tréhoust a pu participer deux années consécutives à ce circuit en équipe avec Axel le Diberder et Camille Condé-Ferreira respectivement pour les saisons 2014 et 2015.

Beezie Madden comme modèle

« J'ai une grande admiration et beaucoup de respect pour les gens chez qui j'ai travaillé. Ce sont des gens qui ont beaucoup de valeur humaine, ce qui a une grande importance à mes yeux. Ils ont beaucoup de respect pour leurs chevaux et je suis fière de travailler avec ces gens-là. »  

Malgré cela, son admiration la plus forte est pour l'amazone américaine Beezie Madden, 4ème des derniers Jeux Équestres Mondiaux. « C'est un exemple pour moi de légèreté, de précision, d'élégance à cheval. Elle a un grand talent, un grand feeling à l'obstacle et je trouve que ses parcours sont toujours réalisés de façon magistrale. C'est un bel exemple d'équitation. » L'équitation américaine est imprégnée par la notion du rythme, du galop, ce qu'elle retrouve chez son coach actuel Olivier Robert qui a réellement forgé son équitation en compétition à Wellington lorsqu'il avait l'âge de son élève aujourd'hui.

Objectifs (2016 et plus) 

Pour les prochaines saisons l'amazone va tenter de renouer avec le beau sport , et d'obtenir de belles sélections. « Je vais essayer de suivre Olivier au maximum et j'espère que tout ça va me tirer vers le haut. Comme tout le monde je rêve de beau sport mais je ne me fais pas d'illusion, je sais que c'est un métier très dur qui demande beaucoup de travail et de sacrifices et même si je suis prête à faire tout cela, je sais qu'il y a peu de place. Je rêve de haut niveau. »

T. Garnier


23/02/2016

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