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Jacob Legros : "Il faut un professionnel à la présidence de la FFE"

Fidèle à ce qu’il a dit et écrit après le premier tour de l’élection, Jacob Legros n’a donné aucune consigne de vote à ceux qui l’ont suivi. Fidèle aussi à ce qu’il a dit pendant la campagne, il maintient que la FFE doit être présidée par une personne experte, confrontée aux réalités de la gestion et de la vie d’un centre équestre. Quant à l’affaire des violences sexuelles, très largement médiatisée, il déplore « la diabolisation de l’équitation présentée comme un repaire pour prédateurs. »    Absent du débat de l’entre-deux-tour, il a néanmoins accepté cet entretien.  

. Votre sentiment sur cette fin de campagne ?

« 
J’estime que les institutions fédérales doivent être tenues par des professionnels, à tous les étages d’ailleurs. Je ne peux pas concevoir qu’un non-professionnel soit à la tête d’une fédération parce qu’il n’est pas concerné par nos problématiques. Je pense que celui qui n’a jamais tenu un centre équestre, qui n’a jamais fait face à toutes ces problématiques : bien être animal,  gestion des stocks, masse salariale, confrontation possible même jusqu’aux Prud’hommes, n’a aucune idée de la façon dont on peut générer de l’économie. Je ne comprends pas comment quelqu’un peut donner des leçons de développement quand lui-même n’y a pas été confronté. 

On ne peut pas diriger la FFE comme on dirige une autre fédération. Les autres fédérations elles sont portées par les collectivités. Celui qui prend les risques en équitation c’est le dirigeant de la structure.

Dans les autres fédérations la présidence n’est pas tenue par un amateur. En général ce sont des sportifs de haut niveau ».

Une sinécure la présidence ?

« Tout le monde dit : président de la Fédé, président de CRE, la place est bonne. Mais non la place elle n’est pas bonne ! Parce que quand on bouge un petit doigt, surtout aujourd’hui avec les réseaux sociaux, on se fait démonter. Elle n’est pas bonne parce que, pour mon cas personnel, c’est quelque chose qui me coûte de l’argent et du temps que je ne consacre ni à ma structure, ni à ma famille. Mais elle est bonne si elle permet à celui qui est élu de bâtir l’équitation selon ses convictions. Mais les convictions elles ne peuvent venir que de l’expérience, et de l’expertise ». 

 . Sur l’affaire Quéguiner ?

 « Je crois que tout le monde a fait des erreurs. Serge Lecomte n’aurait pas dû porter plainte, en tout cas pas maintenant. Il a raison sur le fond mais pas sur la forme. Anne de Sainte Marie et Amélie Quéguiner ont diabolisé l’équitation et ne servent pas la cause en laissant penser que l’équitation est le rendez-vous des prédateurs. Il y a un problème, il faut y travailler, mais attention, il ne faut pas effrayer la population. Je trouve grave cette façon d’instrumentaliser cette problématique.

J’ai été personnellement « agressé » par écrit par Amélie. Lorsque nous avons travaillé sur le sujet après avoir eu beaucoup de témoignages de victimes au téléphone, j’ai invité Amélie à nous rejoindre pour participer à nos travaux. Elle a refusé. Avec les experts on a fait un gros travail qui a été présenté à la ministre des sports. Et malgré tout ça, pendant la campagne je me suis fait taper sur les doigts par toute l’équipe d’Amélie. Alors que je n’ai qu’une ambition c’est de protéger mes pratiquants et mes licenciés ».

Un dernier mot ?

« La différence entre nous trois c’est que Serge Lecomte et moi on est des gens de terrain, Anne de Sainte Marie ne fait que de la politique. 

Serge Lecomte est pourtant celui qui a mis en avant tous les clubs privés, alors que s’il n’avait pas mené ce combat il n’y aurait que des associations ! Mais il pâtit du manque de proximité avec les clubs. Aujourd’hui avec les moyens modernes et les modalités d’échange, il faut s’adapter ».

 

Recueillis par ER

 

 

25/04/2021

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