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Dr Charles Barre, vétérinaire : « C’est l’œil du maître qui nourrit le cheval »

Parmi les intervenants de l’après-midi de la Journée de l’endurance, le Dr Charles Barre, vétérinaire spécialiste de l’alimentation du cheval de sport, a diffusé de précieux conseils et tordu le cou à certaines idées reçues.  

S’il est bien difficile de replacer dans son cadre idéal le cheval devenu athlète, l’équidé même en période d’entraînement demeure un herbivore conçu pour manger 12 h par jour et vivre en troupeau avec de l’espace.
Certaines notions de base en nutrition équine ont été rappelées telles que les UFC -unités fourragères cheval- qui constituent l’apport calorique. « Un kilo de foin, c’est 1/2 UFC », a souligné le conférencier en rappelant que le foin est d’une très grande variabilité, d’où la nécessité d’en faire analyser la composition. « Une valeur moyenne n’apporte pas grand-chose. Un foin appétant, bien récolté, est mieux qu’un foin trop riche ». Il faut 2 % en poids vif en matière sèche. « Un cheval de 500 kg doit manger au moins 7 kg de foin par jour », a insisté le Dr Barre.

Les bienfaits de l’huile végétale

Lorsqu’on nourrit avec des aliments traditionnels (céréales), le complément minéral vitaminé est quasiment systématique. « Il faut utiliser une protéine de qualité en quantité suffisante pour se rapprocher des besoins du cheval », a détaillé le professionnel, citant notamment le tourteau de soja.
Détail d’importance, il a insisté sur l’utilisation pertinente d’huile végétale dans la ration, qui apporte des lipides mais également permet de protéger la muqueuse stomacale du cheval et ainsi prévenir le risque d’ulcère. Cette pathologie que l’on croit souvent liée au stress pourrait aussi être liée à un affourragement insuffisant, au nombre restreint de repas, au temps d’ingestion réduit.
Les aliments industriels « causent des erreurs moins graves ». Cependant, leur coût est plus élevé et la maîtrise des matières premières utilisées n’est pas évidente.
« C’est l’œil du maître qui nourrit le cheval », a indiqué l’intervenant tout en invitant son auditoire à s’intéresser de près à la ration des chevaux. Il faut dans tous les cas s’informer sur les aliments utilisés de façon à faire le bilan des apports, détecter d’éventuelles carences et les combler avec un complément minéral vitaminé si besoin.

Attention à l’excès de fer

Les besoins énergétiques se situent généralement entre 4 et 5 UFC en entretien mais peuvent monter à 10 UFC pour un cheval de course. Parmi les apports journaliers à retenir, citons le calcium (environ 50 g/j) et le phosphore (25 g/j ) qui doivent tendre vers un rapport proche de 2. « Un risque de déminéralisation important existe s’il n’y a pas assez de Calcium par rapport au phosphore », a fait valoir Charles Barre.
Le magnésium doit être compris entre 15 et 30 g, le zinc supérieur à 600 mg, le cuivre supérieur à 200 mg, le rapport zinc/cuivre doit être proche de 3.
Le sélénium doit être compris entre 1 et 5 mg, l’iode doit avoisiner 3 mg.
« Le fer doit être inférieur à 3 000 mg /jour. Les carences sont très rares. L’excès peut être à l’origine d’une anémie, sensibilité accrue aux infections... », a prévenu le vétérinaire.
Les besoins en vitamines sont de l’ordre suivant :vit. A : 30 000 ui, vit. E : entre 1 000 et 5 000 mg (il en manque souvent), vit. C comprise entre 1 000 et 5 000 mg, vit. D entre 3 000 et 6 000 ui (on en trouve souvent en excès dans l’alimentation industrielle). « Ces quatre éléments se rechargent mutuellement, il faut donc rester proportionnel dans les apports », a souligne le Dr Barre.

M. J.

30/01/2009

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