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Dominator, c’était Simon

  • Simon/Hermès Ryan (Photos ER et PJ)
    Simon/Hermès Ryan (Photos ER et PJ)
Exploit. Doublé historique. Grandiose. Il a fallu plonger dans le vocabulaire d’exception pour relater l’issue de cette joute au sommet des sommets qu’est le Grand Prix de l’emblématique maison du luxe à la française. Si le luxe n’a pas vraiment de prix, Hermès a son Grand Prix 5*, une fois par an depuis dix ans et ce n’est pas

Exploit. Doublé historique. Grandiose. Il a fallu plonger dans le vocabulaire d’exception pour relater l’issue de cette joute au sommet des sommets qu’est le Grand Prix de l’emblématique maison du luxe à la française. Si le luxe n’a pas vraiment de prix, Hermès a son Grand Prix 5*, une fois par an depuis dix ans et ce n’est pas fini. Le Grand Palais, son show-room privilégié, sera livré l’an prochain et pour trois ans, aux spécialistes du lifting qui lui referont une beauté. Hermès prévoit pour son rendez-vous avec Pégase, un Grand Palais éphémère. Pendant les travaux, le luxe continue.


Du luxe, Simon Delestre s’en est offert une tranche magistrale avec son Hermès Ryan volant. Une nouvelle victoire après celle de l’an dernier. Du jamais vu, de l’inédit. Tous les cadors mondiaux étaient là pour la phase finale y compris Christian Ahlmann, vainqueur de l’édition 2011. Il avait pour allié Dominator 2000 Z, le bel étalon noir de 9 ans, fils de Diamant de Semilly avec le sang de Cassini I. Mais Dominator, c’était Simon. 34’’68 contre 34’’86 et 36’’15 pour le 3e, l’Espagnol Eduardo Alvarez Aznar/Seringat SF x Chef Rouge que l’on vit il y a trois ans sous la selle de Pénélope Leprévost. Long barrage, un peu ennuyeux avec 15 qualifiés sur les 44 appelés. Pourtant, le chef de piste espagnol Santiago Varela Ullastres n’avait pas donné dans la facilité. Passés les cinq double sans-fautes, les secondes furent longues. Debout comme un seul homme, le Grand Palais s’est levé pour faire un triomphe au cavalier lorrain, ému, mais toujours très fort dans sa tête. « Je suis vraiment fier de Ryan. Quel cheval de légende ! Il marque l’histoire du Saut Hermès de la plus belle des manières. Ça n’arrive pas souvent de gagner deux années de suite le même Grand Prix avec deux barrages comme ceux-là. Il n’y a pas de mots. C’est beaucoup d’émotions et énormément de plaisir ! ll a encore fait un barrage incroyable ! J’étais tendu jusqu’à la fin du barrage car, en selle, on ne sait jamais vraiment à quelle vitesse on va. Ryan est un cheval rapide, mais ce n’est jamais gagné. Il y avait beaucoup d’excellents cavaliers au barrage. C’est vraiment incroyable ! Je n’ai pas pu partir très vite sur les trois premiers obstacles, pour ne pas lui demander d’efforts démesurés. Sur la suite du parcours, Ryan a été très rapide, notamment dans le tournant pour aborder le mur. Je me suis dit que ça venait comme l’année dernière (rires). J’espérais qu’il ne doute pas de moi ! Heureusement, il a encore répondu présent. C’était magique ! »





Le Talent,


c’est « Brexit »





Les Talents Hermès n’ont pas souri aux Bleus de Thierry Pomel. Mégane Moissonnier/Balou Star et Paul Delforge/Terre du Banney terminent à la 7e place. Tressy et Robin Muhr, les deux Français du Sud qui couraient pour Israël sont sur le podium derrière l’Allemagne et la Grande-Bretagne qui gagne cette confrontation de la jeunesse avec Amy Inglis et Georgia Tame. Deux autres Marseillaise ont résonné sous la verrière, une pour Patrice Delaveau/Vestale de Mazure*HDC et une pour Julien Epaillard/Usual Suspect d’Auge.





Vu, sous selle suisse, Venus du Touney (Quite Easy) née chez Claude Corduant (70).


E. R.





Upsilon : un mal indétectable





Anéanti, Thomas Carlile après la découverte de son crack cheval dans un état fiévreux inquiétant. Conduit à la clinique vétérinaire de Meslay du Maine qui a mis tous ses moyens en œuvre pour essayer de le sauver, le cheval s’est battu comme un lion contre un mal indétectable qui semble être une forme mutante de l’herpès virus. Un mal qui a sévèrement atteint son système neuro-moteur.


Aujourd’hui Upsilon est rentré à la maison. Sa carrière sportive est terminée.


« Je rêve juste de le revoir trotter sur l’herbe, dit Thomas et j’ose prier pour un jour peut-être avoir la chance de refaire ne serait-ce qu’un saut avec lui ».





Révolution de palais avec Olivier Perreau





Pour un coup d’essai sous la nef du Grand Palais, c’est un coup de maître. A l’issue d’une très belle saison 2018, Olivier Perreau, 32 ans, entame l’année 2019 sur les chapeaux de roue en remportant de belle manière l’épreuve qualificative (1m60 en deux manches) pour le Grand Prix dominical du Saut Hermès. Une victoire signée avec sang-froid devant les ténors du circuit 5* qui transforme le statut du Roannais (Loire) en le faisant passer d’invité à titulaire.


Séquence émotion pour le clan Perreau. Pour Emilie son épouse mais également pour ses parents, Claude et Chantal, puisqu’en plus de la réussite du fils, cette victoire est signée avec un pur produit de l’élevage maison (affixe d’Aiguilly) : Venizia d’Aiguilly, une fille de Diamant de Semilly de dix ans.


Avant d’en arriver là, Olivier Perreau (245e mondial) devait absolument rééditer en seconde manche un parcours sans pénalité et ce en moins de 46 secondes pour devancer l’Irlandais Mark Mcauley, en tête du provisoire en 46’’09. Doté d’un mental d’acier, le Français, loin de fléchir, a pulvérisé le chronomètre en signant un nouveau temps de référence : 42’’72 ! Il réalise au passage l’une des plus belles victoires de sa carrière avec une jument née à la maison. « Ce jour restera gravé ! Je suis content car c’est une victoire familiale, confie ému Olivier Perreau. Je voudrais remercier mes parents et toute ma famille qui travaille pour moi. Ils sont tous là aujourd’hui, c’est une belle récompense ! Ma jument est rapide naturellement. Il y avait une option pour aborder l’avant-dernier obstacle. Je savais que Mark (Mcauley) l’avait choisie. J’ai dû prendre tous les risques. Je suis très heureux d’avoir été plus rapide que Mark ! »


Henry Moreigne


28/03/2019

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