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CSIO5* St Gall : sous haute tension

Alors qu’à la fin de la 1ère manche, l'Allemagne était en tête à 4 points, suivie ex-aequo des USA, l’Irlande et de la Suisse, à 8pts, la France suivant en 5è position, ex-aequo avec la Suède, la Suisse va perdre tout espoir de podium après la disqualification de Martin Fuchs, des traces de sang ayant été constatées sur le flanc de Clooney 51, de même que la Suède, le Suédois Rolf-Göran Bengtsson mis en cause avec Unita Ask. Les Irlandais l’emportent, précédant la Suède, la France, les États-Unis et l'Allemagne tous à douze points.

Les Irlandais remportent la coupe des Nations.  Leur équipe, composée de Denis Lynch/All Star (4/4), Greg Patrick Broderick/Mhs Going Global, seul double sans-faute, Bertram Allen/Molly Malone ((10), 0) et Cian O' Connor/Good Luck (4,0), totalise seulement 8 points au final.

 

La Suède, bien que désavantagée après la disqualification de Rolf-Göran Bengtsson, va tenir le choc. En effet Peder Fredricson/H&M All In (Kashmir V Schuttershof) réalisera un double sans-faute, et les deux autres cavaliers, loin de perdre courage, vont réaliser chacun un sans-faute : il s’agissait de Malin Bayard-Johnsson/H&M Cue Channa (Cardento) et de Helena Persson/Bonzai H (Baloubet du Rouet), pourtant nouvelle sur ce type d’épreuve.

L’équipe française à son tour, 12 points pourtant au premier parcours (Bosty/Qoud’cœur, Cédric Angot/Saxo de la Cour, sur le milieu du triple alors qu’il partait en ouvreur, et Timothée Anciaume/Kiamon 4 points chacun, et Fabrice Dumartin/Cannavaro, 12 points effacés), va se ressaisir : ce sera un magnifique sans-faute pour Cédric Angot, Fabrice Dumartin tout de maîtrise et Bosty, imperturbable sous une pluie battante, et les 4 points de Timothée, nouveau avec Kiamon, le fils de Kolibri, seront effacés.

Les Suisses non : ils prennent la 6è place à 20 points, avec Steve Guerdat/Bianca (4/4), Paul Estermann/Lord Pepsi et Romain Duguet/Quorida de Treho fautant chacun en deuxième manche...

Trace de sang
La Coupe des Nations de à Saint-Gall était essentielle pour l'équipe suisse. En vertu du Règlement de la FEI, en cas de trace de sang sur le cheval, le cavalier et le cheval doivent être disqualifiés. Les chefs d'équipe et tous les cavaliers soulignent que cette règle est controversée. Andy Kistler, sélectionneur suisse : "La FEI est invitée à commenter cette décision. Les chevaux tondus sont très sensibles, cela peut se passer par inadvertance, par exemple, en chaussant les étriers. Même le juge Joachim Geilfus a souligné que le cavalier concerné n'a rien fait de mal sur le parcours. »

Ce n’est pas une première dans le monde du CSO. En décembre 2015 Bertram Allen connut la même disqualification à l’Olympia de Londres, avant de rentrer pour recevoir son 1er prix... Reconnaissons à la FEI sa logique : si une telle règle s’est appliquée par le passé dans le monde du dressage, où les chevaux sont également tondus, pourquoi l’excuser dans le monde du CSO ? Sans doute parce qu’il y a la loi et l’esprit de la loi. Si la trace de sang démontre l’usage excessif de l’éperon, la disqualification est directe : l’article 242.3.1 du règlement FEI de saut d’obstacles est clair : la disqualification est de mise si est constaté un « saignement sur les flancs, la bouche ou les naseaux, de marques indiquant l’usage excessif des éperons ou de la cravache n’importe où sur le cheval ». Le steward est tenu d’en référer au jury de piste, et son président devra prendre une décision. Mais là est l’interprétation : à partir de quand une trace de sang est-elle jugée consécutive à un usage EXCESSIF de l’éperon ?

Souvenons-nous

Le règlement de dressage de la Fédération équestre internationale (FEI)  a été modifié en novembre 2012. « Plus aucune trace de sang ne sera admise sur le cheval sous peine d’élimination. (...) Le vétérinaire de la FEI devra l’examiner et déterminer s’il est en mesure de prendre part à une autre épreuve les jours suivants. La décision des vétérinaires de la FEI ne peut pas faire l’objet d’un recours. » Le règlement FEI fut modifié suite à l’élimination aux Jeux mondiaux à Lexington  en 2010 de la cavalière hollandaise Adelinde Cornelissen, à cause de sang constaté dans la salive du cheval  et la découverte d’une coupure à la langue. La FEI fut de même intraitable pour les substances illicites détectées sur le cheval de Steve Guerdat, qui ne fut lavé de tout soupçons qu’après une longue enquête. A l’heure où tout est filmé, photographié, scruté, y compris par les ligues de défenses des animaux, pourrait-t-on passer outre ? Rappelons-nous les conclusions du président de la FEI à cet instant : « 

Ingmar De Vos en septembre 2015 : « Comme pour tous les sports, il est vital  de veiller à l’intégrité physique et le respect du fairplay, mais il est encore plus  important en sports équestres, car il implique avant tout le respect et le bien-être de l’animal. » indique le président Ingmar de Vos dans son communiqué sur le site de la FEI.  Il exprimait ses craintes quant à l’avenir des sports équestres dans ce contexte d’extrême sensibilité du public à la moindre forme de ce qui pourrait paraître un manquement à ce bien-être.

C. Robert

Résultats : http://www.longinestiming.com/#!/show-jumping/2016/1175/html/en/longinestiming/index.html

04/06/2016

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