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Conseil des chevaux du Grand Est : plaidoyer pour l’utilisation du cheval en ville

La dernière année de présidence pour Michel Aubertin : c’est lui qui l’a annoncé en fin de réunion. L’an prochain, atteint par une limite d’âge qu’il s’est lui même fixée et fidèle à sa résolution, il cèdera sa place à la région comme au niveau national. Large et intéressant tour d’horizon de la filière, l’autre jour au PHL de Rosières, à l’occasion de l’assemblée générale du Conseil des chevaux du Grand Est avec, entre autres interventions, un plaidoyer pour l’utilisation du cheval en ville. Le Conseil fait le job malgré un environnement rendu compliqué par les « affaires » : la TVA, le live betting (ajourné depuis mais pas abandonné), la baisse des recettes des courses. 

2016 fut l’année de la fusion des trois Conseils régionaux en une seule entité, le CCGE, Conseil des chevaux du Grand Est. Les tableaux ci-contre, réalisés par Magali Bogaert, chargée de mission au CCGE sont le reflet de ce qu’est aujourd’hui la filière équine dans le Grand Est. Son poids économique la place dans le peloton de tête des régions et le PHL lui assure une place tout à fait privilégiée. Ni plaintes ni grincements de dents lors de cette réunion. Le budget de fonctionnement tourne autour de 270 000 euros et ses trois salariées sont à la disposition des porteurs de projets. Michel Aubertin a redit l’importance qu’il attachait à ces trois postes qui permettent de booster l’activité dans le montage des dossiers comme dans les actions commerciales.

Interface entre toutes les composantes de la filière et les politiques, le Conseil des chevaux a aussi pour rôle l’instruction des dossiers pour l’attribution des aides du Fonds Eperon. Il veille notamment à la cohérence du schéma de développement régional. Sur sept dossiers examinés l’an dernier, six ont été retenus dont ceux concernant le PHL et la redynamisation (il en a bien besoin) du site de Vittel. Au total 184 000 euros ont été distribués.  

Le cheval dans la ville

La SFET (Société Française des Equidés de Travail) est l’objet de toutes les attentions du CCGE. Il porte quasiment à bout de bras cette institution pour le Grand Est en dynamisant les activités des chevaux de trait et de l’ANR ardennais. Il y a de l’administratif mais aussi de la promotion et de la commercialisation. Ainsi, en 2016, 34 chevaux de trait ont été exportés au Japon et 15 en Pologne pour un chiffre d’affaires global de plus de 63 000 euros HT. A cela s’ajoute la commercialisation des chevaux et poneys de sport que la Champagne Ardenne avait lancée en 2014 et qui se poursuit aujourd’hui. Sur trois ans, une trentaine de chevaux ont été vendus dont une grande partie à l’export pour un chiffre d’affaires d’environ 300 000 euros.

Intéressante intervention de Pascal Landreat, maire de Pont-Sainte-Marie dans l’Aube et ardent défenseur de l’utilisation du cheval en ville. Il sillonne la planète pour vanter les mérites de cette activité qui donne aux chevaux de trait un débouché autre que l’abattoir. C’est ce qu’il a mis en route dans sa ville et dans huit communes de l’agglo de Troyes pour le ramassage des déchets ménagers et l’entretien des espaces verts. Et ça marche. Le modèle économique fonctionne bien. Si le coût est quasiment le même que celui des camions, le cheval s’inscrit dans le développement durable et crée du lien social en remettant du « vivant » dans la ville. Soit une belle valeur ajoutée en ces temps de quartiers difficiles.  A l’heure actuelle, 300 villes en France ont opté pour le cheval. Certaines l’exploitent en régie, d’autres confient cette tâche à un prestataire ce qui évite aux collectivités la formation des chevaux et des meneurs. C’est le cas de Pont-ste-Marie où le prestataire a une flotte d’une trentaine de chevaux et autant de meneurs. Le cheval est présent en ville au minimum 5 jours sur 7. C’est de l’emploi local et non délocalisable.

L’économie à la loupe

Le Conseil des chevaux c’est aussi un observatoire économique régional qui recense et actualise les données économiques, sociales et environnementales. C’est lui qui estime le poids de la filière et renseigne sur ses forces et ses faiblesses. Les critères d’analyse ayant été harmonisés entre les régions, les données recueillies sont donc comparables d’une région à une autre. Pour le Grand Est, ce sont celles qui figurent dans les tableaux. Elles ont été établies en 2016 et aussitôt présentées aux élus du Conseil régional.

Promotion, communication, commercialisation sont les autres cartes du Conseil. La promotion, elle passe par des animations de stand lors de grandes manifestations comme le CSI de Reims. La communication sera l’affaire du nouveau site internet en construction www.conseilchevauxgrandest.fr. La commercialisation, ce sont les actions entreprises à l’international en direction des USA, de l’Autriche, le Maroc, la Roumanie entre autres. Initiées par la Champagne-Ardenne en 2014, elles se sont poursuivies en 2016 et maintenues pour l’avenir.

Jean-François Guillaume, conseiller régional, a assuré le CCGE que la plus grande attention de l’institution régionale lui serait portée. Le PHL est évidemment au centre des projets avec la construction de nouveaux boxes en dur. Il a tenu des propos plutôt encourageants pour une filière qu’il connaît bien.

E. R.

Chiffres clés de la filière équine

• 3 260 entrepriseséquines

• 7 900 personnes impliquées 

et 5 175 en activité principale

• Chiffre d’Affaires de la filière : 298 millions d’€

    + 536 millions d’€ d’enjeux dans les points de vente PMU

05/04/2017

Actualités régionales