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Clarimo ASK : crack reproducteur de Bengtsson

Clarimo Ask est celui qu’on pourrait surnommer « le pur-sang du Holstein ». En effet, si le stud-book du Holstein Verband n’a pas l’habitude de produire et de proposer des chevaux dans le sang, Clarimo est l’exception qui confirme la règle. Issu d’une lignée maternelle d’exception, sa mère n’est autre que Wisma H, la mère des cracks étalons vedettes du Holstein Cassini I et Cassini II. Du côté du père de Clarimo, on retrouve le très bon reproducteur holsteiner Clearway (Capitol x Lord) qui compte un grand nombre de produit à haut niveau.





Ce qui frappe chez Clarimo, c’est d’abord son modèle. C’est un étalon gris bodybuildé. Mais le véritable Clarimo se révèle une fois que le moteur se met en route. Le galop est exceptionnel, l’engagement est maximal. Il est tout aussi impressionnant sur les barres où il dégage beaucoup d’énergie.


Il aura débuté sa carrière tout d’abord avec Janne Friederike Meyer dans les jeunes chevaux, puis sera passé sous la selle d’Andreas Erni avec lequel il aura évolué sur des épreuves à 145 avant de passer définitivement sous la selle de Rolf Goran Bengtsson. Si les début avec le suédois ont pu paraître compliqués, il aura fallu du temps à Rolf pour trouver les bons réglages et notamment la bonne embouchure afin de canaliser sans brimer cette monstrueuse mécanique allemande. Aujourd’hui c’est un véritable couple redoutable sur tous les terrains de concours.


Du côté de sa production, il est déjà en compétition régulièrement avec ses fils et filles. Sa production est de grande qualité. A haut niveau on voit régulièrement les étalons Chardonnay 79 (mère Corrado I) et Cielito Lindo (mère Stauffenberg) sous la selle de Max Kühner, l’extra terrestre Cynar VA (mère Alcatraz) d’abord ous la selle de Martin Fuchs puis aujourd’hui Jessica Springsteen, Sucano (mère Cash and Carry) d’abord sous la selle d’Angelica Augustsson Zanotelli puis aujourd’hui avec la tchèque Anna Kellnerova, Call me Spock sous la selle italienne de Francesca Ciriesi, etc … La liste exhaustive serait longue tant la qualité de reproducteur est grande. En France, un de ses fils étalon vient de rentrer au catalogue 2017 du Haras du Bois Margot et ilévolue lui aussi sous la selle de Bengtsson : c’est Crunch 3 (Clarimo Ask x Canturo x Calato), père du champion des foals 2015 au Holstein.


Mais pour nous parler de Clarimo plus en détail, nous avons décidé de donner la parole à Frédéric Neyrat (BLH) le premier étalonnier français à avoir distribué ce grand holsteiner, toujours dans un soucis d’être pro-actif.





LC : Qu’est-ce qui vous a plu chez lui ?


FN « Ce cheval là a toujours été remarquable par le sang, la niaque, limite un peu compliqué quand il était jeune, et puis par sa super galopade. C’est un cheval qui a une forte élévation du garrot, beaucoup d’engagement, beaucoup d’équilibre … Pas toujours facile jeune, il a nécessité beaucoup de dressage mais la qualité a toujours été là, et puis surtout son exceptionnelle galopade. Le galop, c’est quelque chose à quoi j’attache énormément d’importance. Avec le temps, je vois que des chevaux qui galopent bien feront les bons chevaux de concours, mais aussi les bons reproducteurs. Tous les reproducteurs de haut niveau avaient tous un très bon galop. C’est un des points les plus importants. Autant les chevaux peuvent être hétérogènes dans le modèle, autant ils ont tous un super galop. Et en plus, plus le galop est équilibré, moins on a besoin de les travailler ».


 


JLC : Comment avez-vous vécu son ascension ?


FN « On l’a vu progresser, on a vu qu’il était aussi beaucoup utilisé dans le Holstein. Lorsqu’il était sous la selle de Janne Friederike Meyer, on a pas trop eu l’occasion de le voir en France. Ensuite avec Rolf Goran Bengtsson, les débuts n’étaient pas évidents et au bout d’un an et demi, le cheval s’est mis dans le moule et maintenant il n’y a plus de problème particulier.


Je pense que Clarimo est dans la même tranche de chevaux que Baloubet du Rouet, For Pleasure ou encore Cornet Obolensky, qui n’ont pas été faciles au début, mais qui vont arriver à faire bien, voire très bien, à haut niveau. »





JLC : Aujourd’hui quel regard portez-vous sur sa production ?


FN « En France nous en avons fait très peu, parce que comme toujours quand on importe des chevaux étrangers jeunes, cela nécessite un gros travail explicatif .


Si la production est plus facile, c’est très certainement parce que les éleveurs ont croisé Clarimo avec des juments qui étaient faciles. Les premières années, les éleveurs on recherché chez Clarimo ce qu’ils ne trouvent pas toujours dans le Holstein, c’est des chevaux avec beaucoup de gaz qui ont envie de sauter, en plus de l’activité du galop. C’est un peu comme les Laudanum il y a 30 ans, les gens se plaignaient que les produits de Laudanum n’avaient pas de sang et pour cause, il les croisaient avec des grosses demi-sang normandes.


Donc plus facile c’est logique, à cause de ça. Croisez-le avec une lionne, ça fera une lionne…


Concernant sa production, on voit qu’il transmet sa qualité de locomotion, la niaque, le respect, et la volonté de le faire. »





05/04/2017

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