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Cinq questions à Charles de Certaines

Politique « Monsieur Cheval » au ministère de l'Agriculture depuis de nombreuses années, le Nivernais Charles de Certaines est un de ceux qui connaissent le mieux les dossiers de l'élevage. Sa vision politique ne fait pas toujours l'unanimité, ce qui n'a rien de surprenant dans ce milieu atomisé qu'est celui du cheval, mais là n'est pas son problème. Photo 1 sur 1
  Fonctionnaire scrupuleux, il met en oeuvre la politique cheval conduite par le gouvernement. Derrière les paroles prononcées par Patrick Falcone, son supérieur hiérarchique, à l'AG de la SHF le 17 mars dernier, il y avait « la patte » du chef du bureau de l'élevage et de l'équitation. Nous lui avons posé cinq questions pour tenter d'y voir plus clair.

Dans le discours de M. Falcone (AG de la SHf du 17 mars), une place importante est accordée aux deux sociétés mères des courses. Pouvez-vous vous expliquer là-dessus ?
« On ne peut pas dire cela d'abord parce que seuls deux paragraphes sur l'ensemble de l' intervention font allusion aux courses. Cela étant, l'apport par les courses de 3M? n'est pas négligeable et mérite d'être cité. Il faut ajouter qu'outre le fait que cet effort de solidarité soit louable, il porte l'aide apportée par les courses à la filière sport, utilisation et loisir à 12M?. Il me semble, que dans ce contexte, il était difficile de ne pas citer les deux sociétés mères et souligner leur geste ».

On a l'impression que la Maison mère nouvelle est le parent pauvre des courses. Vrai ou faux ?
«  Il ne faut pas mélanger les deux sociétés des courses qui ont leur organisation, leurs activités et leur financement particuliers et la SHF qui relève d'une autre logique. Par ailleurs les paris sont exclusivement liés aux Courses, le PMU étant un prestataire des sociétés de courses. Il n'est pas juste de dire que la SHF serait le parent pauvre des courses même si on peut constater, voire regretter, que leurs ressources propres ne sont pas du même ordre ».

Est-ce que le cheval de sport, vitrine de l'élevage et du savoir-faire français, ne serait pas passé à la trappe dans la construction de la Maison mère qui devait être celle du « cheval de sport » ?
« Je ne vois pas ce qui permet de dire cela : la nouvelle SHF est fondée sur les associations de race, les associations régionales d'éleveurs, les cavaliers, propriétaires et éleveurs ainsi que des personnalités cooptées. La quasi majorité des élus appartient au monde du sport, ou de l'élevage : la SHF n'est pas dénaturée, elle s'est élargie dans son propre monde ».

J'ai le sentiment que l'Etat est encore très (trop) présent dans cette affaire de maison-mère-SHF qui devient l'alibi de l'IFCE. Est-ce que je me trompe ? Est-ce à l'IFCE de s'occuper de commercialisation ?
 « La question est plutôt de savoir quel est le rôle de l'Etat : il lui revient de définir une politique pour le cheval qui prenne en compte les orientations générales agricoles et l'intérêt général de la filière cheval. Cette politique s'appuie et se décline par les actions conduites par ses opérateurs : IFCE et France Haras, ainsi que sur la politique budgétaire qu'il lui revient de mettre en oeuvre.
Par ailleurs, la SHF est la société mère de l'élevage, il revient à l'IFCE d'accompagner et soutenir ses actions dans le respect de la politique de l'Etat.
Pour ce qui concerne la commercialisation, il ne revient pas à l'IFCE de se poser en organisme de vente mais l'une de ses missions est bien de faciliter ce qui conduit au marché et à sa transparence : valorisation, catégorisation. »

Les primes : où en est-on actuellement ? On vous a toujours entendu dire que vous étiez opposé au « saupoudrage », qu'y a-t-il de changé réellement aujourd'hui et qui va rétablir la prime au naisseur que tout le monde réclame ?
« C'est la politique même de l'Etat qui demande « le recentrage des aides, permettant de mieux les cibler et d'éviter tout saupoudrage ».
Je pense, qu'au delà de la politique cela relève du bon sens, surtout à une époque de budget contraint. Des orientations budgétaires dans ce sens ont été prises en 2010 puis 2011, un travail est conduit avec la SHF et l'IFCE pour aller vers une meilleurs définition des aides, respectant efficience et pertinence. Cela devrait conduire à la conception d'un projet pour 2012.
Ceux donc qui souhaiteraient qu'on continue comme avant seront donc déçus, car nous sommes tous là pour préparer l'avenir et conforter les emplois de la filière.
Je veux dire un mot de la prime aux naisseurs (PAN) : il faut se rappeler qu'à l'occasion d'un séminaire à Dijon un accord s'était dégagé pour conserver la prime d'aptitude aux compétitions équestres (PACE) et abandonner la PAN. Cela se justifiait pour trois raisons :
- le délai de paiement de la PAN ne garantissait pas son efficience
- le mode d'application conduisait à un saupoudrage inopérant
- les contraintes budgétaires conduisaient à la nécessité d'un choix.
Si la PAN devait être reprise, il serait souhaitable que ceux qui l'évoquent présentent un projet respectueux des contraintes budgétaires et dont les modalités d'application soient revues.
Le plus important reste bien la présentation d'un projet global, prenant en compte la réalité budgétaire et répondant à l'intérêt général ».

Propos recueillis par Etienne Robert
07/04/2011

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