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Ces chênes qu’on abat

Rochefort, Jean d’Ormesson, Johnny. La mort les a abattus mais pas vaincus. Transgénérationels tous les trois, ils ont traversé ce temps que les plus de 20 ans ont forcément connu. 

Rochefort nous a amusés, nous l’avons aimé comme acteur et comme éleveur de chevaux, là où il jouait son propre rôle. Jean d’Ormesson, nous l’avons aimé pour sa distinction, son aristocratie maîtrisée, sa culture, sa façon de raconter, de se raconter sans se la jouer. Né dans la rue, ou presque, Johnny était un écorché vif, un énorme chanteur-rockeur, universel, gentil, furieusement gentil, furieusement vivant.

Ces trois là que la fin 2017 vient de nous enlever, nous les avons aimés. Ils nous ont accompagnés, lassés parfois, irrités de temps en temps, mais au final, aimés. Ils ne sont plus là. De chouettes souvenirs y sont accrochés. Ni la mort ni le temps qui passe ne pourront les effacer.

J’emprunte à Victor Hugo ces quelques magnifiques vers extraits de « Tombeau de Théophile Gautier » pour leur dire adieu.

« Lorsqu’un vivant nous quitte, ému, je le comtemple,
Car entrer dans la mort, c’est entrer dans le temple.
Et quand un homme meurt, je vois distinctement
Dans son ascension mon propre avènement.
(...)
Oh, quel farouche bruit font dans le crépuscule,
Les chênes qu’on abat pour le bûcher d’Hercule.
Les chevaux de la mort se mettent à hennir,
Et tout joyeux, car l’âge éclatant va finir. » 

Que vienne alors 2018 mettre un voile sur notre tristesse. 

E. R.

07/12/2017

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