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Anjou, terre de complet (suite) : Stanislas de Zuchowicz, l’efficacité discrète

  • Stanislas de Zuchowicz et Quirinal de la Bastide
    Stanislas de Zuchowicz et Quirinal de la Bastide
La famille de Stanislas de Zuchowicz ne trempe pas du tout dans le milieu de l’équitation (hormis sa marraine qui dirige la célèbre sellerie Kineton). Il a cependant toujours eu cette envie de monter à cheval. Avec un père militaire, il déménage souvent, et s’essaie à sa passion, pour ses douze ans, dans plusieurs clubs, comme nombre d’autres jeunes pratiquants. Il passe de l’Etrier Charentais d’Angoulème à l’Etrier Vannetais en Bretagne. Il arrive ensuite à l’Ecole militaire de Paris, pendant un an où il réussit ses examens fédéraux.


Les mutations de son père l’amènent à rentrer élève du Prytanée militaire de La Flèche qui propose une section équestre militaire. Il est à cette époque à cheval tous les matins, à six heures, avant les cours. Son instructeur militaire, Yvon Trillaud, est passionné de complet, et constitue une petite équipe de jeunes prêts à le suivre. C’est une découverte de la discipline pour Stanislas de Zuchowicz qui, n’ayant encore jamais pratiqué le cce, attrape le virus. Il va alors aux championnats de France par équipes 4e catégorie. A la sortie de La Flèche, il fait son service militaire, commence les élèves officiers de réserve à Saumur, et est muté directement à Fontainebleau au CSEM. En entrant dans la structure, à 24 ans, il commence en classe C avec les chevaux du CSEM avec lesquels il gravit tranquillement les étapes jusqu’à sa première A1, à Saumur, avec un cheval militaire, en 2005, Gerfaut. Celui-ci lui avait été confié dès son arrivée à Fontainebleau, il avait 5 ans, et ils ont gravi ensemble tous les échelons (en passant par les cycles classiques) jusqu’à faire le CCI 3* de Saumur. Andalou II, né chez Jean-Yves Touzaint, lui revient à la sortie de son stage. Avec lui, il fait sa première classe B à Tartas et son premier CCI 2*. L’accès au haut niveau lui est ouvert avec la génération des M. On parle ainsi de Mutin du Vallon, qu’il commence à 6 ans, qui gagne un CCI* à 7 ans, qui gagne un CCI 2* à huit ans et un CCI 3* à 9 ans. Quirinal de la Bastide arrive en même temps, cheval étranger de même génération. Un propriétaire le lui avait confié en le mettant en contrat au CSEM. Ils font les 6 ans B, comme le cheval n’a que peu tourné auparavant, puis commencent le circuit classique des 7 ans l’année suivante. Il reste 15 ans à Fontainebleau, jusqu’aux championnats d’Europe 2011 où il est dans l’équipe avec Quirinal, à Lùhmulen, et où ils sont médaille d’argent. Mais une fois rentrés, le proprietaire de Quirinal, conscient de la valeur qu’a prise son cheval, décide de le mettre en vente. Stanislas de Zuchowicz cherche alors activement les acquéreurs pour tenter de le garder. A ce moment, l’ENE, à la recherche de bons chevaux pour faire du haut niveau, en achète les trois quarts.


Du CSEM à l’ENE :


En 2012, c’est l’arrivée à l’ENE pour le cavalier qui suit son cheval. 2012 est une saison diffiicile, et Quirinal et son cavalier se retrouvent réservistes pour les JO auxquels ils ne participeront pas. En s’installant en terres saumuroises, le cavalier du CSEM est suivi de quelques chevaux militaires. Aujourd’hui, dans son piquet, il compte bien sûr sur Quirinal qui doit revenir en 2015 après une année de pause, mais aussi sur Qogun des Ibis (cheval privé sous contrat), très régulier à 4, 5, 6 ans, qui a couru Le Lion d’Angers à 7 ans, qui a fait le Grand National à 8 ans, puis un CCI 3* à 9 ans. Cette année, alors que c’était son point fort, il a cherché un peu ses marques sur le CSO. Mais à Lignières, il vient visiblement de repartir sur de bonnes bases qui permettent à son cavalier de l’envisager comme « un cheval pour faire trois et quatre étoiles ». Quant à la relève, Stanislas de Zuchowicz dispose d’un 6 ans, Undersong de Tuiliere (Yarlands Summer Song) propriété de l’ENE, qui a bien couru la Finale des 6 ans, mais aussi d’une très bonne génération de 5 ans. A la tête de celle-ci, on trouve bien sûr, Vidock du Riol qui vient de gagner la Finale des 5 ans, et à propos duquel son cavalier annonce qu’il est « probablement le meilleur cheval » qu’il ait monté. « Il n’a pas de défaut, il saute, il bouge très bien, il a bon mental, il a tout ». Vingt Vingt avec des origines proches de Vidock, cheval de 5 ans également, s’est moins bien classé à Pompadour, car arrivé un peu tard dans la saison sous la selle de Stanislas. Pour autant, il a aussi beaucoup de qualités, car c’est un très bon sauteur et un gros galopeur. Enfin, Chako Bay Mili, de la même génération, mais lui, plutôt élevé dans une optique de CSO, présente beaucoup d’influx, montre de grosses qualités sur les barres.





Et maintenant ?


L’ENE et l’institution militaire offrent donc aujourd’hui une belle relève au Capitaine de Zuchowicz, en lui permettant de se présenter sur les grosses échéances avec des chevaux d’âge affûtés. Il reconnaît d’ailleurs qu’il a eu cette chance de pouvoir se construire sur les deux plus beaux pôles français dédiés au complet que sont Fontainebleau et sa forêt et Saumur, le berceau de la discipline. Une sorte de culte lui y est d’ailleurs voué, puisque le Pôle France est basé à l’ENE et que les « grosses pointures que sont Touzaint, Teulere y gravitent. Le terrain de Verrie lui permet de s’entraîner de façon optimale, puisqu’il en profite librement pour galoper sérieusement ses chevaux.


Stanislas de Zuchowicz affiche ouvertement ses espoirs. Quirinal doit continuer à poursuivre les objectifs élevés qui ont toujours été les siens. Il va aujourd’hui commencer sa préparation en vue des JO de Rio. Qogun des Ibis va s’efforcer de s’aguérir sur 4*, « Il est un bon équipier pour Quirinal et peut prétendre à une sélection » pour son cavalier. Undersong va continuer son travail vers les 7 ans, avec Le Lion d’Angers en ligne de mirre, même si cette Finale n’est pas un objectif en soi pour le capitaine de Zuchowicz. Il considère cet événement comme une épreuve jeunes chevaux, une épreuve de formation qui doit être courue sans que le cheval ne puise dans ses réserves. En effet, le but, pour lui, n’est pas d’être le champion du Lion (hormis s’il y a une visée commerciale) mais de pouvoir faire intégrer le haut niveau à ces chevaux à potentiel. Les 6 ans vont peu sortir. Les concours, pour eux, seront encore plus sélectionnés que l’an passé, pour ne les présenter que sur les très bons terrains.


L’actualité de Stanislas de Zuchowicz est dense. Hormis les heures qu’il passe à travailler ses chevaux de haut niveau de complet, il prend aussi part aux galas avec le Cadre noir sur le tableau de la Belle Époque, enseigne aux DES Pro, ou s’adonne au CSO, passion supplémentaire pour lui. Il a toujours aimé avoir aussi des chevaux d’hippique dans son piquet. Aujourd’hui, il se présente sur des épreuves Pro 1 en Grand Prix 140, après avoir gagné sur 135 avec Anwim. Avec une certaine dose d’humour, le capitaine de Zuchowicz annonce qu’il fera peut-être bientôt aussi Pro 1 en dressage... Bonne route à lui !


22/10/2014

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