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Hermès Ryan et Simon retrouvent Paris

  • Quel podium ! Emotion commune pour Simon, Kevin et Bosty (© Aléa pour EEM)
    Quel podium ! Emotion commune pour Simon, Kevin et Bosty (© Aléa pour EEM)
Quel barrage, au Longines Grand Prix Of Paris ! Les Frenchies n’ont pas raté leur dernier rendez-vous 5* chez eux cette saison : c’est un splendide triplé, et un quadruple sans-faute pour eux lors d’un barrage effréné qui se jouait à six. Hermès Ryan réitère sa victoire éclatante du Saut Hermès, battant d’un cheveu Kevin Staut et For Joy van’t Zorgvliet HDC et Bosty/Sangria du Coty ! Félicie Bertrand qui officiait en ouvreuse est la 5e double sans-faute avec Sultane des Ibis, la gagnante de Bordeaux.


Grégory Bodo avait su proposer un premier parcours intelligent et technique, comme tout au long du week-end parisien, qui poussa à la faute trente-six couples pourtant élus à ce Grand Prix final. Six abandons, des refus devant le mur, et le temps un peu « juste » qui pénalisa entre autres le Canadien Eric Lamaze et Chacco Kid, jusqu’à ne laisser que six couples d’exception accéder au barrage.


Six, dont quatre Français. On se prend à rêver, même si les deux « étrangers » sont de taille : l’Allemand Christian Ahlmann et Take A Chance On Me Z (Taloubet Z), le couple qui s’est déjà offert le Grand Prix 5* du Paris Eiffel Jumping et l’Irlandais Darragh Kenny, même s’il est avec un cheval moins expérimenté de 9 ans, Classic Dream, tout de même 3e du LGCT GP5* de Londres. 


Félicie Bertrand est la première à parcourir ce barrage avec la petite Sultane des Ibis, tout en légèreté et confiance, et c’est un beau sans-faute, rapide. Un tout autre style avec Bosty, déjà 3e de la 1,50 m la veille avec Castleforbes Vladimir, ici avec Sangria du Coty retrouvée, que la grande amplitude pourrait avantager dans les grandes galopades de ce barrage, et c’est le cas, le chrono descend. On se prend à y croire ! L’Irlandais est attendu avec appréhension, et il ne décevra pas, mais ce sera moins vite pour ce couple plus jeune. Lorsque Kevin et le Bwp For Joy s’élancent le public retient son souffle. Ce couple, léger et tout en finesse, semble plus lent mais ce n’est qu’une impression : aucun à-coup, et l’aisance naturelle fait le reste : c’est mieux ! Ils prennent la tête.


Reste le diable d’Allemand Christian Ahlmann, redoutable avec l’étalon Take A Chance On Me Z. Trop de pression ? Alhmann démarre trop vite, c’est la faute, et le couple déconcentré fautera une seconde fois.


Simon Delestre est le dernier. Les représentants de la maison Hermès frémissent... Simon aimerait terminer sa saison comme il l’a débutée avec Ryan des Hayettes, vainqueur du CSI5*-W d’Amsterdam aux Pays-Bas le 26 janvier. Ryan franchit les obstacles avec une belle fraîcheur, sous la main de Simon qui imprime un tempo extrêmement rapide, tournant au plus court, et ça paie ! Ce sera trois dixièmes de mieux. C’est la victoire ! Simon dans sa joie lance son casque en l’air.


Historique : Il faut remonter au Grand Prix Coupe du Monde d’Oslo (NOR) en octobre 2015 pour retrouver une telle domination française dans un Grand Prix 5*.


Actualité Groupe : Avec cette nouvelle performance significative, Roger Yves Bost et Sangria du Coty, accèdent au Groupe 1.


« Hermès Ryan est naturellement très rapide au sol », a expliqué le vainqueur : « C’est effectivement au sol que j’ai gagné l’épreuve, en restant dans les contrats de foulées que j’avais prévus, mais en tournant très vite. C’était un gros Grand Prix, et partir en dernier du barrage qui comptait six qualifiés, était plutôt confortable. »


« Lors de la reconnaissance », a renchéri Roger-Yves Bost, troisième « je me suis vraiment dit que l’on aurait une épreuve de champions, que celui qui l’emporterait serait sacrément fort. Il m’a fallu prendre tous les risques, en enlevant des foulées notamment. Je savais que derrière moi, les fusées Delestre et Staut allaient tout donner. Je n’ai pas fait énormément de barrages à cette vitesse-là avec Sangria ; je suis donc très satisfait d’elle ». 


Plus tôt dans le Masters Two Land Rover Grand Prix 1,45 m, au parcours initial technique et sélectif, seulement 11 couples sur 65 se qualifient. Le tricolore Thierry Rozier, déjà 2e samedi sur la Holsteiner Star, 10 ans, devance de plus de 2 secondes la cavalière britannique Louise Simpson/Calvaro’s Up To Date. L’Américaine Bliss Heers sur l’étalon SF de 9 ans Antidote de Mars (Diamant x Jarnac) se hisse à la 3e place de ce podium.


Riders Masters Cup : l’Europe indétrônable


Malgré l’ouverture de l’épreuve à l’ensemble du continent américain cette année, malgré un très beau premier round de l’équipe américaine, rien n’y a fait. La Riders Masters Cup a de nouveau souri à l’Europe pour la cinquième fois consécutive.


Premier round 


Pour la première fois à l’issue d’un premier round dans l’histoire de l’épreuve, l’équipe de Robert Ridland tenait la tête de la Riders Masters Cup. Trois champions olympiques : l’Américaine Laura Kraut, le Brésilien Rodrigo Pessoa et le Canadien Eric Lamaze. Ils remportent trois duels sur cinq, grâce au Brésilien Marlon Modolo Zanotelli, et des champions Kraut et Pessoa. Côté européen, Kevin Staut et le Suédois Henrik von Eckermann6 sortaient de piste avec chacun quatre points de pénalité. 


Deuxième round 


En deuxième manche les cavaliers européens profitent du relâchement des Américains, qui tous avaient changé de monture. Parfait dans le premier round, Zanotelli est éliminé (deux désobéissances). Même punition pour la jeune Canadienne Kara Chad, également éliminée. Seule la légende Pessoa sort en vainqueur de son duel face au Suédois Henrik von Eckermann. Dans les traces du très en forme champion d’Europe et vice-champion du monde en titre, le Suisse Martin Fuchs, l’Europe remporte finalement quatre duels sur cinq… et plie l’épreuve pour la cinquième fois, sur cinq.


Le 1er Pony Masters pour Jeanne Hirel


C’était un souhait de Christophe Ameeuw. Intégrer le saut d’obstacles « poney » au programme du Longines Masters de Paris. Des quinze couples sélectionnés pour courir la première édition du Lami - Cell Pony Masters, réunissant des représentants français, irlandais, britanniques, néerlandais et norvégiens, c’est la Toulousaine Jeanne Hirel qui a réalisé la meilleure performance. Associée à Vedouz de Nestin (Impérial du Blin), la cavalière a bouclé son barrage en 32’’67. Elle devance de plus de quatre secondes la Britannique Hannah Barker sur Ammanvalley Santino (36’’82) et la Normande Romane Orhant sur Quabar des Monceaux (38’’89). L’étalon Quabar des Monceaux (Nabor SL DRP) né chez André Magdelaine, comme les deux premiers, n’aura réalisé que des sans-faute, neuvième le samedi et troisième le dimanche. Agée de treize ans, celle qui portait cet été les couleurs de la France aux championnats d’Europe Poneys est assurément une cavalière à suivre. 


Longines Speed Challenge


Emanuele Gaudiano et Carlotta 232 remportent le très populaire Longines Speed Challenge de Paris. Sans faire tomber la moindre barre et le plus rapide, le couple italien double la mise, lui qui remportait cet été cette même épreuve à Lausanne, en Suisse. Le champion olympique suisse Steve Guerdat a imprimé un rythme intense associé à Ulysse des Forêts (Col Canto), déjà 4e jeudi et finit 3e. « J’ai suivi mes contrats de foulées, j’ai surtout profité de la vitesse naturelle de ma jument, sans forcer », commentait le cavalier. Son ami de longue date, le champion olympique canadien Eric Lamaze, associé à sa vénérable Fine Lady 5, 16 ans, en toute fin d’épreuve fera mieux que Steve ; il finit 2e. Roger-Yves Bost aura tout tenté avec la petite-fille de Baloubet du Rouet, Castleforbes Talitha, il rate la 3e place de deux dixièmes. Le coup double d’Emanuele Gaudiano lui rapporte un Land Rover Discovery. Rien que cela !


Masters Power Lido de Paris


Ex-aequo à 1,97 mètre, l’Egyptien Nayel Nassar et le Suisse Martin Fuchs se partagent la première place des Masters Power Lido, l’épreuve de puissance tentée par dix couples. L’Egyptien, le Français Philippe Rozier et le Suisse étaient les uniques rescapés à pouvoir s’élancer sur la troisième finale, à 1,97 mètre. Une formalité pour l’Egyptien et le Suisse, tandis que la monture de Philippe Rozier, Prestigio LS La Silla, refusait de survoler l’impressionnant vertical.


« J’avais engagé Silver Shine, mon cheval de Grand Prix. Silver courait sa première puissance. C’est une très bonne préparation en vue du Grand Prix, et j’aime bien engager mes chevaux sur ce genre d’épreuve qui constitue une excellente préparation. Elles permettent de faire faire au chevaux un peu de gymnastique. », commentait le champion d’Europe Martin Fuchs à l’issue de l’épreuve. 


Masters One Ceneca


C’est le jeune Edward Levy, avec sa vraie crack Rebeca LS (Rebozo la Silla x Cassini I) qui fera résonner la première marseillaise 5* dans l’enceinte du Longines. Cette épreuve, aux cotes de 1,55 m et seule épreuve 5* vendredi, va permettre un barrage à pas moins du tiers des partants. Le barrage fut donc à la hauteur des 14 couples encore en lice. Quatre Français parmi eux, comme dans le Grand Prix final. Bosty, déjà avec Sangria du Coty, Simon Delestre, déjà avec Hermès Ryan, et Pénélope Leprévost, avec Vancouver de Lanlore. Mais Edward Levy, et sa très véloce Rebeca LS vont réaliser un parcours d’une audace et d’une confiance parfaites, battant le Néerlandais Van der Vleuten et son cheval de tête, Verdi, d’un peu plus d’un dixième de seconde. Le Brésilien Zanotelli est 3e avec un Bwp de 9 ans seulement, Koddac V’t Indihof. Ils finissent tous trois dans la même seconde. Bosty rate le podium de plus d’une seconde, suivi de Martin Fuchs/The Sinner et de Pénélope Leprévost, 6e. 


Masters One Laiterie de Montaigu


L’épreuve 5* de samedi, aux couleurs de la Laiterie de Montaigu, sera aux couleurs de la Colombie : Carlos Lopez et Arrayan (Baloubet du Rouet x Grannus), son cheval de tête, appartenant au haras des Grillons, s’impose sur des hauteurs de 1,50 m, lors d’un barrage à sept. Julien Epaillard le suit de très peu, un dixième, avec Toupie de la Roque (Kannan x Nabab de Reve), et Bosty s’offre la 3e place avec Castleforbes Vladimir (Vivaldo van het Costersveld). Ils seront tous trois seuls doubles sans-faute.


Masters Two : Rozier/Star


Thierry Rozier s’offre le Grand Prix 2*, avec la jument holsteiner Star (Singulord Jot, Oes), osant tout lors d’un barrage décoiffant, où il prend près de trois secondes à ses poursuivants, qui ne pourront faire que de la figuration ! Meilleure Française, Delphine Perez et Untouchable Gips (Portofino 46*La Silla), 4e double sans-faute, devant la 5e, Caroline Nicolas/Alias Watch. Avant lui, la pétillante Vimae d’Auzay et Pierre Marie Friant remportent deux victoires 2*, Olivier Guillon avec Vitot du Château (Toulon x Kannan) en gagneront une autre vendredi. Marie Pellegrin est victorieuse dans deux épreuves 2* également, jeudi et samedi avec Baccarat du Tertre, la merveilleuse jument gagnante des 5 ans à Fontainebleau avec Mathieu Bourdon.


Carine Robert


Ventes Arqana : Dakota de l’Ardrais vendu 560 000 €


L’endroit était étonnant mais féerique : regroupant Yearlings et Performers, l’Acte II de The Auction by Arqana (partenariat entre Christophe Ameeuw, propriétaire et CEO des Écuries d’Écaussinnes et fondateur et Président d’EEM, et Arqana, principale maison française de vente aux enchères de chevaux de course et leader en Europe créée en 2019) a signé une première édition très prometteuse sous le chapiteau du Cirque d’Hiver à Paris.


Les dix chevaux vendus (sur dix-huit 5, 6 et 7 ans présentés, soit 55%) ont réalisé un volume total d’enchères de 1 952 000 €. 


Le Top Price de la soirée de jeudi soir revient au seul SF des ventes, le 6 ans Dakota de l’Ardrais (Urlevent du Bary x Élan de la Cour), adjugé 560 000 €. Il s’agit d’un fils d’Urlevent du Bary (Hurlevent de Breka) et Quistinic Kergroas SF (Daphnis de Rousse SF), né en Ile et Vilaine chez Sabrina Jouchet et Mickael Guillerm.


Le fils d’Urlevent du Bary s’est classé septième au Championnat de Belgique des 6 ans et avait tapé dans l’œil de Virginie Coupérie Eiffel, parmi les experts de la vente, qui dit de lui : « Il a la grande classe, l’envergure d’un grand cheval de Championnat. Il a un très bon équilibre, de la puissance et possède cette intelligence qu’ont les chevaux français. »


Rendez-vous le 15 février à Deauville et Hong Kong pour l’Acte III.


19/12/2019

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