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Femme de cheval : Caroline De Faucigny, la magicienne de Circée

  • Caroline De Faucigny avec Gentleman de Circée Z (© ER)
    Caroline De Faucigny avec Gentleman de Circée Z (© ER)
Les écoles de commerce mènent à tout à condition d’en sortir…C’est le cas de Caroline de Faucigny. Elle est passée de l’école de La Rochelle à l’élevage et ses spécialités quasiment sans transition.


Son domaine professionnel, c’est le haras de Circée (magicienne de la mythologie grecque) à Victot Ponfol dans le pays d’Auge, triangle d’or des grands haras de pur-sang et de chevaux de sport. Là avec Gaël Jouan son mari, ils entretiennent 130 chevaux sur 40 hectares de prairies avec un outil de travail performant : une grande carrière et un grand manège, un rond d’Havrincourt, un rond de longe, un tapis roulant, un marcheur, 90 boxes. Ils sont secondés par un salarié, des stagiaires des écoles et un cavalier qui exerce 15 jours par mois.


Remarquable dans cette installation, la nurserie : un grand barn avec d’un côté des boxes de poulinages 8 x 5 et de l’autre les stabules pour les foals. Pratique, ergonomique, spacieux. La panoplie se complète par une salle de récolte, un laboratoire, une aire d’insémination car Circée, c’est aussi un centre d’insémination et de reproduction agréé Europe où Caroline, chef de centre, récolte, congèle, transplante. Toutes les cordes de l’arc élevage sont là avec ses propres poulinages (une quinzaine par an) et ceux d’éleveurs hors sol.


Seule femme élue au Comité du GFE, elle est dépositaire de Rebozzo La Silla* GFE (Dollar dela Pierre) le crack de Rodrigo Pessoa après avoir abrité feu Corofino et Kannan. Elle assure également le gite et le couvert pour les étalons de sa voisine et amie Juliette Mégret d’Ibreed Agency : Malito de Rêve SF, Querlybet Hero SBS, Satisfaction Hann et Denzel vh Meulenhof SBS. Son propre piquet d’étalons se compose du holsteiner Prinz Clintus (Clinton-Cantus-Landgraff) acheté l’an dernier, de Gentleman Circée Z (Président-Le Tot de Semilly) récemment approuvé au stud-book Z, deux étalons poneys, le très chic Di Caprio de Circée (Poetic Justice- Dexter Leam Pondy) souche maternelle de Thunder du Blin, « le gendre idéal » qu’elle a fait naître et Don Juan V (Abbeyleix Apollo), un Connemara gris, meilleur reproducteur testé sur descendance. Dans ses cuves, les paillettes de Corofino, de Gentleman IV (Laudanum et Narcotique x Fair Play III) revendu dernièrement en Tchécoslovaquie, s’ajoutent à un important stock de génétique disponible en semence réfrigérée dans la journée.


Au total, 250 juments sont servies ici et une quarantaine de porteuses servent aux transplantations d’embryons.


Sa vision de l’élevage, elle l’exprime ainsi. « Je pense que plus ça va et plus il faut vraiment travailler avec des bonnes souches. Les gens recherchent vraiment des souches où il y a beaucoup, beaucoup de gagnants en 160, ils font très attention à ça. Aujourd’hui ce qui se vend ce sont des chevaux qui sont issus de familles comme la famille de Qerly Chin qui a été pas mal citée pendant le salon des étalons avec Querlibet Hero par exemple. Ce sont des familles sur lesquelles les gens investissent de l’argent. Ça c’est pour l’élevage pur. Après quand tu fais naître un sauteur, peu importe les origines si c’est un crack cheval pour faire du concours. Mais du coup on ne les vend qu’à partir de 5 ou 6 ans. Mais ce qui se développe aujourd’hui avec la vente des embryons oblige de travailler avec des juments dont la génétique est de premier plan avec un croisement qui fait rêver. L’élevage change de physionomie parce qu’on se met de plus en plus à avoir des embryons congelés. L’année dernière j’ai mis en place mes premiers embryons congelés. La technique est très au point. On nous fournit tout un kit avec des bains, un timing particulier pour chaque bain, c’est plus ou moins riche en glycérol et tu réhydrates progressivement ton embryon. Ca marche bien. Les ventes aux enchères d’embryons brassent quand même beaucoup d’argent et on ne sait pas forcément si on va avoir un mâle ou une femelle. Les techniques évoluent encore dans ce domaine : maintenant la semence devient sexée. On a perdu beaucoup de romantisme par rapport à la monte naturelle d’il y a quelques années (rires). »


Quelles sont vos origines préférées ?


« Je parlais tout à l’heure de la souche de Qerly Chin. On a acheté Chica de Muze (Bamaco de Muze-Kashmir) qui est une jument qui faisait des 150 en Belgique, que j’avais essayée quand elle avait 7 ans, elle commençait les 140 et que j’ai achetée quand elle a commencé à faire 150. C’est la sœur d’Estoy Aqui de Muze que montait Kévin Staut. Cette jument-là aujourd’hui va toujours faire du sport et on fait du transfert avec elle. J’ai eu deux naissances 2018 par tranfert avec Chica de Muze, un Quaprice Bois Margot et une Cornet Obolensky et on attend un For Pleasure pour 2019. C’est des croisements un petit peu sexys.


A côté de Chica on a la souche d’Eurocommerce Vancouver, avec une jument qu’on aime beaucoup, qui s’appelle Gretel du Rietz et dont on a une descendance femelle aussi qu’on exploite. Cette jument-là est la sœur de Eurocommerce Vancouver que montait Gerco Schröder. Elle est par Narcos et derrière c’est la souche Anglo-Arabe de Véloce de Favi. J’aime bien les juments qui ont du sang. Après j’ai beaucoup d’autres poulinières avec lesquelles j’ai commencé il y a longtemps. J’ai une jument qui m’a donné beaucoup de descendances, c’est Noble d’Altenbach (Le Tot de Semilly-Galoubet). De cette jument là qui est la mère du poulain agréé à Z, Gentleman Circée Z J’ai encore quelques filles d’elle dont les poulains ne sont pas encore en âge de courir et un très bon Kannan, fils direct de Noble, que Gaël monte cette année.


Aujourd’hui notre objectif c’est vraiment de se concentrer sur ces deux familles-là, Chica et Gretel ».


La valorisation, c’est l’affaire de Gaël ?


« Oui, Gaël mon mari est cavalier, et valorise les poulains. Il y a peu de commerce à 3 et à 4 ans, c’est pour ça qu’on les emmène un peu plus loin. On est organisés aujourd’hui pour cette activité-là avec un cavalier supplémentaire. Notre idée c’est de les tester un petit peu plus vite, de commencer à les faire sauter à 2 ans, à 3 ans, essayer d’en vendre à 3-4 ans. Cette année on a fait le Festival Z, c’est quelque chose qu’on ne faisait jamais. On a commencé à préparer nos jeunes chevaux pour les connaître un peu plus tôt, les valoriser mieux et les commercialiser plus tôt aussi. Maintenant on va préparer le concours étalons SF. On doit avoir une trentaine de chevaux au travail ».


Etienne Robert


28/03/2019

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