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... et joyeux aphorismes de Sylvain Tesson

Le principal inconvénient des livres, c’est qu’ils pèsent lourd. Les grands esprits qui nous gouvernent ont même fini par s’en préoccuper.  
C’est Sarkozy, je crois, qui a suggéré que les livres scolaires soient allégés, divisés en autant de volumes qu’il y a de trimestres, afin que nos chers enfants n’aient plus à trimbaler à longueur d’année ces kilos de papier inutiles dont leurs cartables sont surchargés. Sylvain Tesson, pour sa part, a trouvé une solution plus radicale encore.
Lorsqu’il partait pour de longs voyages en solitaire, il ne manquait jamais d’emporter un gros livre, qui lui tiendrait lieu de compagnon, le divertirait, lui permettrait de continuer à faire fonctionner ses neurones et, le cas échéant, lui remonterait le moral. Je me souviens qu’il avait ainsi réalisé un de ses tours du monde en compagnie d’une volumineuse anthologie de poésie, qu’il consommait à petites gorgées, d’étape en étape, de bivouac en bivouac.
Ayant probablement fini par s’apercevoir que le principal ennemi du randonneur au long cours, c’est le poids, et qu’il faut voyager aussi léger que possible, Sylvain a été saisi d’une soudaine illumination, d’une véritable idée de génie : au lieu d’emmener avec soi une bible, une encyclopédie, une bibliothèque, il n’emporterait qu’un crayon (et un peu de papier vierge) : l’anthologie, il l’écrirait lui-même, chemin faisant !
Voilà le résultat : un joli petit livre de poche aux Editions des Equateurs sous le titre ‘‘Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages’’. Il s’agit du recueil des idées, des phrases, des observations nées dans la tête bien faite de Sylvain le long des sentiers, cueillies au bord des routes. Une sorte d’herbier, rapporté de ses voyages autour du monde. Un bouquet de poésie, de drôlerie, d’ironie et d’intelligence. Nous en reproduisons ici quelques échantillons. 110 pages pour 11 euros... à dix centimes la page, c’est donné !

Jean-Louis Gouraud

- Une pierre qui tombe dans l’eau ne rate jamais le centre de la cible.
- Un paysan ignorant dans un champ cultivé.
- Ce n’est pas en les coupant qu’on rendra meilleures les mauvaises herbes.
- Les galets des rivières sont trop glissants pour que les ruisseaux s’y retiennent.
- Un jour, les sentiers se vengeront d’avoir été battus.
- J’ai connu une route coquette qui ne se parfumait qu’au crottin.
- Mourir, c’est partir beaucoup.
- Le baiser du vent s’appelle une bise.
- Chaque année des millions de gens ont beau prendre la route, elle est toujours là.
- Vin : le fruit est dans le verre.
- Un cheval pur-sang, mort de septicémie.
- Si Dieu n’existait pas, le dos du cheval n’épouserait pas si bien la forme de la selle.
- Le cheval : un débardeur qui se prend pour une duchesse.
05/06/2008

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